Où en est la fracture numérique en 2010 ?

Où en est la fracture numérique en 2010 ? Accès au haut débit, couverture mobile, taux d'équipement informatique... Comment évolue ce que l'on appelle la fracture numérique ? C'est ce que nous apprend cette étude réalisée par la TNS Sofres pour Microsoft.

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Le téléviseur connecté à Internet, lui, ne convainc pas © Lilufoto - Fotolia.com

La première fracture étudiée est la fracture géographique. Selon qu'on est dans le centre d'une grande ville où à plusieurs kilomètres d'une antenne mobile ou d'un DSLAM, on n'est pas loti de la même manière. L'étude nous indique que cette inégalité géographique se résorbe. Les français ont de plus en plus accès à Internet. Et même 99 % des français de 15-35 ans sont allés au moins une fois sur le Web en 2010. Et à en croire les chiffres du Credoc, la proportion de personnes disposant d'une connexion Internet à leur domicile ne cesse de croître, et devrait amplement dépasser les 70 % cette année.  

C'est une bonne nouvelle, mais on a une petite réserve vis à vis de ce constat. Si l'accès à Internet se diffuse, le problème vient du débit, qui n'augmente clairement pas partout de la même manière. Pour nous, cette inégalité s'accroît à mesure que se multiplient les usages Internet réclamant de plus de bande passante : VOD, télévision via ADSL, VoIP, sauvegarde en ligne... Grâce à cette étude, on arrive à croiser certains usages d'internet particulièrement gourmands en bande passante avec le niveau social des internautes. Sans surprise, ce sont les internautes les plus aisés qui pratiquent le plus le streaming audio et vidéo. A l'inverse, leur activité sur les blogs et messageries instantanées est bien moindre que les internautes plus modestes.  

Le clivage de la condition sociale

De fait, l'étude commandée par Microsoft s'attarde plutôt sur un autre facteur d'inégalité, celui lié à l'équipement. Les fractures sont alors plus logiquement à chercher du côté de l'âge et du niveau social. Et la véritable différence se fait dans ce que Microsoft appelle le "multiécrans", autrement dit la multiplication des terminaux connectés : ordinateurs, smartphones, tablettes, consoles...

Le prix est évidemment un facteur clivant : 70% des personnes interrogées le confirment. Encore plus jugent que multiplier les terminaux connectés est également un risque pour sa sécurité et le respect de sa vie privée

Plus intéressant, ce que nous apprend cette étude, c'est que les français les plus aisés privilégient les ordinateurs portables et les terminaux mobiles, font du montage vidéo et de la retouche photo et mêlent davantage usage professionnel et personnel que les autres. A l'inverse, les français plus modestes ont proportionnellement plutôt un PC fixe et une console de jeu. Les usages privilégiés sont donc le jeu vidéo et les messageries instantanées.

L'étude confirme enfin que les français les plus âgés sont aussi les plus inquiets, et récalcitrants face à la société connectée.