On sait enfin pourquoi les médecins écrivent aussi mal - ils ont tous le même point commun
Il faut parfois s'armer de courage pour déchiffrer les hiéroglyphes que sont les ordonnances rédigées par les médecins. Quelle que soit la région de France ou la spécialité du professionnel de santé, le verdict est le même : l'écriture est simplement illisible. Arrivé à la pharmacie, ou de retour à la maison, il faut souvent faire appel à sa mémoire pour deviner le nom du médicament prescrit et sa posologie.
Si les médecins généraux, les chirurgiens et autres spécialistes écrivent si mal, c'est en réalité à cause de leur cerveau. Dans une étude menée par l'université de Yale, les chercheurs américains ont révélé que le niveau d'écriture est en fait fortement lié au niveau d'intelligence. Publiée dans The American Journal Of Psychology, cette enquête explique ainsi que les personnes qui écrivent le moins bien, dont les médecins font partie, sont celles présentant une intelligence plus développée que la moyenne.
Selon les experts, les médecins écrivent aussi mal car leur cerveau, avec ses réflexions et ses analyses, travaille plus vite que leur main. Cette dernière est donc obligée de bâcler son travail pour suivre les pensées du cerveau. Et c'est pour cela que les personnes intelligentes écrivent mal, mais généralement sans fautes d'orthographe, explique Arnold Gesell, professeur de psychologie et auteur de l'étude.
De plus, il ne faut pas oublier que les études de médecine sont très conséquentes et qu'il n'y a qu'un seul moyen de suivre les cours sans en perdre une miette : arrêter de s'appliquer sur l'écriture. Effectivement, la rédaction illisible n'est pas enseignée dans les amphithéâtres, mais elle semble venir en même temps que la connaissance. "Il fallait qu'on s'en sorte pour prendre des notes", a expliqué le Dr Christine Deneauve, médecin du travail parisienne, au Figaro.fr "On utilisait même des signes grecs pour aller plus vite", ajoute-t-elle.
Difficile, donc, d'appliquer l'article 34 du code de déontologie des médecins stipulant que "le médecin doit formuler ses prescriptions avec toute la clarté indispensable, veiller à leur compréhension par le patient et son entourage." C'est pour se plier à cette règle que de plus en plus de professionnels de la santé choisissent aujourd'hui d'imprimer les ordonnances plutôt que de les rédiger à la main.