Comment choisir ses chaussures en cuir
La première chose qu'on scrute chez vous messieurs ? Vos chaussures. Si elles sont négligées, on aura une impression de travail bâclé, même si le haut est correct. En bref, vous sonnerez faux.
En matière de mode masculine, les efforts portés sur le bas sont plus subtils (saufs avec des baskets requins de Nike et un jogging rentré dans les chaussettes) mais représentatifs de ce que doit être votre vision du style : plus c'est raffiné, plus c'est réussi.
Des chaussures pour homme en cuir polyvalentes (on ne veut pas non plus vingt paires) sont un must-have, en week-end comme au travail.
La paire idéale ? La derby. A la différence des richelieu, leur laçage est ouvert, placé sur des empiècements qui se soulèvent au-dessus de la chaussure.

Il faut investir, en général, 150 euros. C'est indispensable d'abord pour votre confort : des semelles bas de gamme entraîneront un mauvais maintien du pied.
Ensuite, la valeur de chaussures en cuir se voit vite : des plis d'usure trop prononcés auront tôt fait de vous trahir.
Choisissez une paire noire ou marron foncé, ou, plus original, gris foncé ou bleu marine. Le noir sera la couleur la plus difficile à porter dans un contexte décontracté. Ne les portez pas avec un jean clair, le contraste sera trop vulgaire.
Deux types de montage des semelles
Il existe deux montages de semelles cousues.
Le montage Blake (semelles fines, bouts plus pointus)

La semelle intérieure est directement cousue à la semelle extérieure : elle est moins protégée de la pluie et de la neige et ne peut pas être ressemelée (ce qui n'est pas très grave car ressemeler une paire coûte cher et le cuir de la tige dure rarement plus que la première semelle).
Les montages Blake de qualité sont rares, à l'exception des souliers de chez Berluti, Santoni ou Caulaincourt.

Le montage Goodyear (chaussures avec semelle épaisse et bout arrondi)
Il comporte un intermédiaire : la trépointe, une bande de cuir que les cordonniers mettent entre deux cuirs plus épais, qui servent de lien, pour solidifier la couture. Le ressemelage est facilité car il suffit de retirer la trépointe.

Les chaussures faites dans un très bon cuir sont généralement en Goodyear : la semelle tiendra moins longtemps que le cuir et devra être changée.
Tournez-vous vers les cordonniers européens, comme Loding ou Markowski.

Les chaussures Goodyear se détendent en hauteur et largeur. Oui, on parle bien de chaussures et non pas d'un pull. Les semelles Blake sont moins complexes : peu d'éléments sont susceptibles de s'élargir au fur et à mesure des ports.
Si vous avez un très bon budget (1 500 - 2 000 euros), visez les made to order chez John Lobb, Edward Green ou Pierre Corthay : une paire de chaussures sur mesure n'est pas seulement exceptionnelle en matière de taille mais aussi au niveau des cuirs utilisés et des finitions. Leur longévité se compte en dizaines d'années, aussi bien en terme de qualité que de design.

Comment choisir la bonne taille ?
Un point crucial pour ne pas passer sa journée à souffrir le martyr !
Debout, si en déroulant l'ensemble de votre pied vous touchez l'avant de la chaussure, c'est trop petit. Si vous arrivez à avancer assez le pied pour passer un doigt à l'arrière au niveau du talon : c'est trop grand. Vous souffrirez dans le premier cas et manquerez de maintien dans le second.
Evitez les points de pression au point le plus large de votre pied, l'avant-pied.
Si vous pouvez complètement replier vos orteils alors il y a trop de matière, ce qui provoquera plus tard des plis d'aisance à outrance.
Reconnaître un bon cuir
Un mauvais cuir aura l'air trop lisse pour être vrai et les plis même superflus se verront immédiatement. Si le premier essayage en magasin laisse des plis vraiment marqués, c'est mauvais signe.
Evitez les cuirs creux (le nom et la photo ci-dessous parlent d'eux-mêmes) : peu esthétiques, ils sont synonymes d'un cuir de mauvaise qualité qui vieillira mal.

Attention aux défauts d'aspect, comme les veines : ils sont peu esthétiques sans être synonymes de fragilité. Evitez juste qu'ils se voient trop.
Pour reconnaître un bon cuir, n'hésitez pas à vous rendre chez les chausseurs d'exception : John Lobb, Edward Green ou Pierre Corthay.
Les cuirs "bookbindés"
Recouverts d'une fine couche de plastique, ils ne s'entretiennent pas de façon classique car les crèmes et autres cirages n'y pénètrent pas. Ces cuirs auront une meilleure longévité et sembleront neufs plus longtemps avec simplement un coup de chiffon humide de temps en temps.
Par contre les craquelures seront apparentes et impossibles à enlever une fois l'usure commencée...
La marque Church's fait souvent des modèles bookbindés.
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