5 choses à savoir sur J.D. Salinger

Il vivait reclus depuis plusieurs dizaines d'années, et pourtant son influence sur la littérature américaine est considérable. Ce qu'il faut retenir de l'auteur de "l'Attrape-cœurs".

1. Salinger était un écrivain insaisissable et secret

Sa dernière interview, J.D. Salinger l'a accordée en 1980 au journal le Boston Globe. Il y disait (en substance) : "j'adore écrire, je veux le faire en paix, laissez-moi tranquille."

Après la publication de "L'Attrape-cœurs" ("The Catcher in the Rye") en 1951, il craignait l'engouement, mais aussi l'attente et les exigences de ses lecteurs. Il expliquait en 1974 dans le New York Times : "c'est merveilleusement paisible de ne rien publier."

En 1953, il quitte New York et s'isole à Cornish dans le New Hampshire. Il disparaît totalement de la vie publique après la publication de son 2e ouvrage. Cette échappée, loin de le protéger, rendra le personnage plus intriguant (et plus sollicité) encore.

2. "L'Attraque-cœurs" a eu une influence virale sur la culture américaine...

Ce roman culte raconte l'histoire de Holden Caufield, un adolescent qui après s'être fait renvoyer de son lycée, va errer dans New York pendant 3 jours, pour finalement retourner chez ses parents.

Nombreux sont les écrivains américains, français et d'ailleurs qui revendiquent le livre comme une influence majeure. C'est le cas par exemple de John Updike ("Rabbit est riche") ou de Philip Roth ("Le complot contre l'Amérique")

Il est évoqué nommément dans de nombreuses chansons comme "Catcher in the Rye" des Guns N'Roses, "Le Pastie de la Bourgeoisie" de Belle&Sebastian,  "Get it Right" du groupe de punk Offspring ou encore "Who wrote Holden Caulfied" de Green Day.

Mais les traces de ce roman et de Salinger sont omniprésentes dans la culture américaine, au cinéma, en photographies, en arts plastiques... sous forme d'allusions, d'évocations et de stigmates.

3. ... Et parfois, l'effet fut négatif

Être l'auteur d'un chef d'œuvre et ne pas répondre aux attentes de ses lecteurs ne va pas sans causer de problèmes. (Mais Salinger s'en moquait à coup sûr.)

Ainsi, les fils laissés orphelins peuvent devenir hargneux, c'est le cas de l'écrivain Breat Easton Ellis qui le jour de l'annonce de la mort de Salinger a publié sur son fil Twitter : "Yeah ! Grâce à Dieu il est enfin mort. J'attends ce jour depuis toujours. Champagne, ce soir !"

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"L'Attrape-cœurs" aux éditions Pocket © Pocket

Autre anecdote plutôt morbide : Marc David Chapman, l'assassin de John Lennon, avait "L'Attrape-cœurs" glissé dans la poche de sa veste, le jour où il a tué le célèbre Beatles.

4. Il est l'auteur d'une seule oeuvre majeure

Même si des nouvelles et des lettres (notamment des échanges avec sa deuxième femme l'écrivain, Joyce Maynard) ont été publiées ou rendues publiques, J.D. Salinger reste l'écrivain d'un seul roman (vendu chaque année à 250 000 exemplaires).

Le consensus autour des nouvelles qui ont suivi ? Elle sont jugées moins convaincantes.

La légende veut qu'il ait été, malgré son silence, assez prolifique. Margaret, sa fille, dans sa biographie polémique "L'Attrape-rêve" mentionne plusieurs manuscrits minutieusement archivés et estampillés de vignettes colorées signalant leur état d'avancement.

5. On ignore ce qui sortira de ces cartons

Quand la moindre lettre de l'écrivain s'arrache à 100 000 euros, il est facile d'imaginer la manne que représentent les manuscrits posthumes de JD Salinger.

Reste à savoir de quoi seront faits ces nouveaux romans. Après "Franny et Zooey", l'auteur a commencé à se passionner de bouddhisme, d'hindouisme... et même de scientologie. Après tant d'années d'attente, les inédits seront-ils à l'état de l'art Salinger ?