Emmanuel Carrère, héros lunaire Métamorphose

La mort passe par là. Le tsunami emporte une gamine, sous ses yeux. Le cancer ronge sa belle-sœur. Flot de souffrances, de chagrins, Carrère affronte (enfin) la maladie, le deuil, modifie ses perspectives, ses valeurs. Il veut vieillir auprès de celle qu'il aime.

Papa de deux grands garçons de 20 et 24 ans (d'une précédente union), il a eu une petite fille de sa compagne qu'il vénère, Hélène Devynck, journaliste sur i>Télé.
Depuis la sortie de D'Autres Vies que la Mienne, le maître du récit d'épouvante est rasséréné. Emmanuel Carrère est devenu un chef de famille attentionné. Il a conjuré la fatalité.

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PANORAMO - Fotolia - P.O.L. © L'Internaute Magazine

Renaudot

Le douzième roman d'Emmanuel Carrère, déjà couronné par le prix de la Langue française, trace le portrait de Limonov, " voyou en Ukraine, idole de l'underground soviétique sous Brejnev, clochard, puis valet de chambre d'un milliardaire à Manhattan, écrivain branché à Paris, soldat perdu dans les guerres des Balkans, et maintenant, dans l'immense bordel de l'après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d'un parti de jeunes desperados", le parti national-bolchevik. Une réussite.