Le maître des lieux nous explique la genèse de cette passion pour les jouets anciens

Comment l’histoire de l’Air du Temps a-t-elle commencé ?
Au départ, rien ne m’y prédestinait. J’ai commencé par travailler à EDF pendant six ans. Mais ayant toujours été passionné par l’antiquité, un jour que je me baladais dans un marché aux puces, j’ai eu le coup de foudre pour un jouet. Ce fut alors comme si une fée m’avait d’un coup de baguette magique indiqué que là était mon destin. Deux ans avant de quitter EDF, j’ai commencé par monter une première collection personnelle, puis j’ai ouvert ma boutique à Nantes en 1990.

Pourquoi être tombé amoureux du jouet ancien ?
Il n’y a aucune nostalgie de l’enfance dans ma passion. Je suis intéressé par le contexte social et historique dans lequel les jouets s’inscrivent. Ceux fabriquées entre 1880 et 1914 me font particulièrement rêver. A cette époque, dès qu’il y avait une invention telle que l’avion, le bateau ou la machine à vapeur, un jouet à son image était fabriqué. Le jouet était ancré dans la société. L’enfant apprenait à vivre à travers son jouet. Et puis les jouets étaient somptueux, souvent très cher...

Et ensuite ?
Après les deux guerres mondiales, le jouet s’est démocratisé. La fabrication en usine est apparue… C’est devenu autre chose. 

Comment trouvez-vous les jouets ?
Je navigue pas mal sur Internet et je passe beaucoup d’annonces dans les journaux et annuaires pour que les particuliers et professionnels me proposent ce qu’ils possèdent. Pour me faire connaître davantage, depuis quatre mois, je me balade en ville avec une Renault Juva 4 de 1957 revêtue de la publicité de ma boutique. Un vrai plaisir !

Qui sont vos clients ?
90% d’entre eux sont des collectionneurs. Les autres personnes entrant un peu par hasard avant d’avoir un coup de foudre pour un jouet qu’ils n’avaient par exemple pas pu s’offrir quand ils étaient jeunes. Ils le font alors devenir objet de décoration.

Ce n’est pas fait pour les enfants ?
Non, un jouet ancien est trop précieux, trop fragile pour un enfant et trop coûteux…

Comment sont fixés les prix ?
Il existe des argus mais je ne préfère pas indiquer de tarif précis car un jouet ancien, ça n’a de toute façon pas de prix… La valeur d’un jouet varie selon son état, sa rareté, le thème qu’il représente et bien sûr selon l’envie qu’on a de l’avoir.

Quel type de jouets trouve-t-on dans votre magasin ?
Je ne suis pas spécialisé dans un domaine. Au contraire, je rassemble tous types de jouets de 1880 à 1970 : poupées, trains, jeux de société, art forain, lanterne magique, objets de pré-cinéma… Je ne fais pas de réparation, je vends les jouets tels que je les ai trouvés.

Qu’est-ce-qui est le plus recherché ?
C’est difficile à dire… Peut-être les voitures, les avions, les trains… Les poupées sont également très recherchées.

Quelle a été votre plus belle découverte ?
Ma plus belle découverte, c’est d’avoir un jour trouvé dans un grenier un lot de jouets de 1910 qui n’avaient jamais été touchés.

Pensez-vous que les jouets d’aujourd’hui auront de la valeur un jour ?

Qu’est-ce qui chaque jour vous séduit dans votre métier ?  
C’est l’excitation de me demander quel est le prochain trésor que je vais découvrir. Et je pense que c’est grâce à cette profonde passion que je fais ce métier depuis 20 ans et que ma boutique est toujours là.

» L’air du Temps, 30 rue Jean Jaurès à Nantes. 02 40 89 52 81