En Chine, on paye pour chasser les ours polaires

En Chine, on paye pour chasser les ours polaires Qu'importe si l'ours blanc est en voie de disparition, des chasseurs peuvent désormais payer pour aller en abattre au Canada.

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Un ours, ça n'a pas de prix. © Alice Aubert

60 000 €, c'est le prix de la vie d'un ours polaire selon un groupe de chasseurs originaire de Pékin, le "I Love Hunting Club" (littéralement : "le club j'aime la chasse"), qui organise des safaris pour récupérer cet encombrant trophée.

Alors que l'espèce est en danger, en particulier à cause de la fonte de la calotte glacière, ce genre d'agissements choque les associations de conservation de la nature.

En effet, dans le monde, la chasse est très encadrée, parfois même interdite comme en Norvège, mais au Canada, les étrangers peuvent venir chasser l'ours blanc "pour le sport" tant qu'ils respectent les quotas. Seuls les mâles peuvent être prélevés, ce qui, selon le président du club, s'explique parce que les ours mâles attaquent parfois les oursons. De là à dire que les chasseurs protègent l'espèce, il n'y a qu'un pas !

Si on ne peut pas nier l'utilité de la régulation de certains animaux par la chasse (en remplacement, bien souvent, des prédateurs naturels qui ont disparu de l'écosystème), les safaris d'ours polaires restent une pratique révoltante. Les populations d'ursidés sont très fragiles dans les régions Arctiques, et on ne doute pas ce n'est pas avec un tel comportement de déni que les choses vont changer. 

Lors d'un entretien avec le Daily Mail, le président du club de chasse a même déclaré que "si on considère que les calottes glacières vont fondre de toute façon et que du coup les ours vont mourir, dans ce cas autant les chasser". C'est sûr qu'avec une réflexion pareille, la protection des ours polaires s'est trouvé un nouveau défenseur...