Christine Rollard (Aranéologue) Un métier hors du commun
Christine Rollard est aranéologue au Museum national d'Histoire naturelle. Elle évoque comment elle est arrivée dans le métier et en quoi il consiste.
L'Internaute Magazine : Comment devient-on aranéologue ?
Christine Rollard : Le métier m'est tombé dessus par hasard. Je m'intéressais à la nature quand j'étais petite mais pas forcément aux araignées. J'ai fait une fac de science mais je n'avais aucune idée de ce que j'allais faire après. Et puis on m'a proposé un sujet de thèse sur les parasites d'araignées, à Rennes. C'est seulement à ce moment-là, il y a 30 ans, que je suis rentrée dans le monde des araignées. Cet univers m'a complètement fascinée. J'ai eu la chance qu'un poste se libère au Museum d'Histoire naturelle seulement 1 an et demi après ma thèse. Pendant cette année de chômage, j'avais fait pas mal d'interventions dans des classes pour présenter les araignées car j'étais vraiment devenue passionnée. Et voilà, depuis fin 1988, j'ai ce poste au Museum et c'est vraiment un boulot passionnant.
L'Internaute Magazine : En quoi consiste votre travail ?
Christine Rollard : Ici, au Museum, quand on est enseignant-chercheur ou maître de conférence, on peut faire cinq missions différentes. D'abord, il y a la recherche. Ensuite, la diffusion des connaissances ce qui veut dire transmettre son savoir à tous les publics par le biais d'expositions, de conférences ou d'articles. La troisième mission est la gestion des collections de recherche. Ce ne sont pas des collections qu'on montre au public mais des collections destinées aux chercheurs. Celle des araignées est l'une des trois plus grandes au monde, donc il faut faire en sorte que le matériel soit disponible pour ceux qui viennent le consulter, envoyer du matériel en prêt... La quatrième partie de mon travail c'est l'expertise, on me consulte en tant que spécialiste des araignées pour faire des déterminations. On est en contact avec les douaniers quand il y a des prises de douane sur certains spécimens, afin de savoir si ce sont des espèces protégées. Et le cinquième, c'est l'enseignement. J'enseigne essentiellement aux étudiants de master, et parce que c'est quelque chose que j'aime bien, je réponds toujours aux demandes d'intervention en milieu scolaire, de la maternelle au secondaire.
L'Internaute Magazine : Traitez-vous uniquement des araignées ou également des autres arachnides (scorpions, acariens, faucheux...) ?
Christine Rollard : Dans mon travail de recherche, c'est surtout les araignées même si depuis l'année dernière je participe aussi à des articles sur les acariens, qui sont d'autres types d'arachnides. Pour cela, je travaille néanmoins avec un spécialiste des acariens. C'est pourquoi on parle d'aranéologue et non pas d'arachnologue, parce que ma spécialisation c'est les araignées, notamment pour la gestion des collections du Museum. En tant qu'enseignante, car je ne suis pas uniquement chercheuse, je parle bien évidemment des autres arachnides et même d'autres arthropodes, des sujets plus généraux.