Ce médicament que vous avez forcément chez vous présente des risques, il peut provoquer de graves infections
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Ce médicament que vous avez forcément chez vous présente des risques, il peut provoquer de graves infections

Plusieurs décès ont été associés à la prise de ce médicament très courant, notamment en hiver.

Tous les médicaments représentent un risque, même ceux que l'on pense sûrs et que nous prenons donc parfois en automédication. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l'ibuprofène, contenu dans des médicaments très utilisés comme le Nurofen ou l'Advil, peuvent par exemple provoquer de graves infections bactériennes, pouvant être fatales. Alors que les infections bactériennes représentent plus de 20 % des effets indésirables graves déclarés à cause de l'ibuprofène, ce risque est méconnu du grand public.

Dans un communiqué publié fin janvier 2025, le réseau français des centres régionaux de pharmacovigilance (RFCRPV) alertait sur le risque d'infections avec la prise d'ibuprofène. Elles ont plus augmenté ces 5 dernières années qu'au cours des 20 précédentes, et sous des formes plus sévères. Entre 2019 et 2023, 162 cas d'infections bactériennes (septicémie, choc septique, méningite, pneumopathie...) provoquées par la prise d'ibuprofène ont été déclarés. Elles ont entrainé le décès de 9 personnes, dont 5 enfants. Rien qu'en 2023, 3 enfants sont décédés à cause de ce phénomène. Ces infections sont en effet associées à une mortalité importante, "en particulier en pédiatrie où elle est de 41 %", d'après le RFCRPV.

Dans la majorité des cas, l'ibuprofène avait été pris pour un syndrome grippal ou une affection ORL, comme une angine. Pourtant, les AINS ne doivent pas être pris dans ces cas de figure, même avec des antibiotiques, comme le rappelle l'Assurance maladie : "S'il y a un risque d'infection ou une infection déclarée (angine, otite, varicelle, etc.), les AINS doivent être évités (particulièrement l'ibuprofène et le kétoprofène) en raison du risque de complication infectieuse grave". Deux raisons expliquent ce lien : d'abord l'ibuprofène peut masquer les symptômes de l'infection, retardant la prise en charge. Ensuite et surtout, des études ont montré que les AINS pouvaient directement aggraver ou provoquer une infection bactérienne à streptocoque.

"Dans un contexte de recrudescence des infections invasives à streptocoques dans les pays industrialisés et notamment en Europe (dont la France), la délivrance d'ibuprofène et de kétoprofène pour la fièvre et/ou douleur non rhumatologique est donc une pratique particulièrement à risque, même sur une courte durée", conclut le rapport publié sur le site de l'Agence nationale de sécurité du médicament. Il est donc conseillé de privilégier le paracétamol (Doliprane, Efferalgan...) en cas de grippe, d'angine, d'otite ou encore d'infection pulmonaire, et d'éviter l'automédication.