Expliquez-moi la différence entre hibernation et hivernation ?

Expliquez-moi la différence entre hibernation et hivernation ? A l'approche de l'hiver, bon nombre de mammifères se réfugient dans leur terrier. Certains hibernent alors que d'autres hivernent. Quelle est la différence ? Explications.

ours anthony cabanne
L'ours entre dans un état de somnolence hivernale pour attendre que la mauviase saison passe. ©  Anthony Cabanne

Un degré de vigilance différent

Le premier critère qui différencie vraiment l'hibernation de l'hivernation est la vigilance. La marmotte qui hiberne entre, pendant plusieurs mois, en véritable état de léthargie. Certaines zones de son cerveau responsables d'actions vitales spontanées telles que la respiration sont encore en activité mais toutes les autres zones corticales sont inactives. Elle est littéralement endormie mais répond tout de même à certains stimuli comme le toucher, le bruit sans pour autant sortir de son état.

Ce n'est pas le cas des hivernants comme l'ours qui lui est dans un état de somnolence plutôt que de sommeil profond. Son cerveau est très actif et réactif. Pendant ces périodes de vie au ralenti, il présente de nombreuses phases de réveil où il peut se déplacer, s'alimenter. Les femelles ours donnent d'ailleurs naissance à leurs petits pendant cette période, les allaitent, les lavent...

Une température en baisse

Lors de cette période, les organismes vont voir leur température baisser, histoire d'économiser un maximum d'énergie. En effet, maintenir une température corporelle stable quelle que soit celle extérieure demande une dépense énergétique colossale pour les homéothermes (les mammifères maintiennent leur température interne à 37°C quelles que soient les conditions extérieures). Vous pouvez le constater vous-même ; en plein hiver, vous mangez beaucoup plus et surtout plus calorique pour répondre à ces besoins thermorégulateurs.

Les animaux qui hibernent réalisent quelques semaines auparavant une vraie cure de grossissement pour avoir suffisamment de réserve graisseuse où ils puiseront l'énergie nécessaire. Par exemple l'écureuil américain passe de 150 grammes à 350 grammes. Les hibernants vont avoir une température en chute libre mais elle ne va jamais passer au-dessous de 0°C, sinon c'est la mort assurée. Chez les hivernants, la température certes baisse mais reste suffisamment élevée pour que l'animal réagisse face à un danger.

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La marmotte hiberne plusieurs mois. © Jacques Estal

Un métabolisme au ralenti

Toujours dans un souci d'économiser un maximum d'énergie pendant leur hibernation, les animaux vont avoir leurs activités physiologiques "tourner" au ralenti. Le métabolisme accuse une perte de 98% pendant cette phase :

 Le rythme cardiaque va sérieusement baisser. Par exemple, le cœur de l'écureuil américain va effectuer 3 battements par minute au lieu de 350 en temps normal.

 Le flux sanguin va aussi diminuer et va se concentrer dans les organes vitaux comme le cerveau et le cœur.

 La respiration et donc la consommation d'oxygène sont aussi en perdition. De nombreuses phases d'apnée sont observées chez les hibernants.

Les animaux qui hivernent ont également un métabolisme de faible activité mais pas au point des hibernants. Pendant leur période de somnolence hivernale, ils peuvent manger, uriner, donner naissance aux petits pour les femelles... Ils sont beaucoup plus actifs que ceux qui hibernent.