Des venins de serpents sous exploités

Des venins de serpents sous exploités Une équipe de scientifiques a révélé que les venins de serpents n'avaient pas encore livré tous leurs secrets d'un point de vue pharmacologique. Un constat important sachant que ces espèces sont de plus en plus menacées d'extinction.

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Coelognathus radiata, une "couleuvre" légèrement venimeuse des forêts tropicales d'Asie © Freek Vonk

Une équipe pluridisciplinaire menée par Nicolas Vidal du Laboratoire  "Systématique, adaptation, évolution" a publié une étude dans la revue Bioessays de cette semaine indiquant que de nombreux venins de serpents n'avaient pas encore été étudiés d'un point de vue pharmacologique et donc potentiellement utilisables en médecine. En effet, de nombreux médicaments destinés à l'homme ont été créés à partir de travaux menés sur des venins de serpents depuis des décennies.

La Terre recèle plus de 3 000 espèces différentes de serpents dont 600 sont dotés de crochets venimeux et 2 000 autres non. Ces dernières sont appelées "colubridés" ou "couleuvres" et sont, en général, sans danger pour les humains. Longtemps sous exploités, ces animaux sont pourtant potentiellement utiles médicalement car ils possèdent bien du venin.

Voilà seulement quelques années que les scientifiques ont commencé à se pencher sur ces espèces. Ils ont recours à des méthodes de criblage à haut débit, qui permettraient aujourd'hui d'identifier et d'extraire rapidement et efficacement les molécules utiles d'un point de vue thérapeutique. Un bilan qui pourrait arriver un peu tard sachant qu'une érosion de la biodiversité s'opère actuellement, menaçant les populations de serpents sur lesquelles reposent ces espoirs biomédicaux.