Les courants océaniques : gros pompeurs de CO2 dans l'Atlantique Nord

Les courants océaniques : gros pompeurs de CO2 dans l'Atlantique Nord Une équipe française de chercheurs a découvert que les courants océaniques permettaient de séquestrer 100 fois plus de carbone que la voie biologique marine.

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La voie biologique ne capte qu'une infime partie du carbone atmosphérique. © Alain Feulvarch

30% du gaz carbonique émis dans l'atmosphère suite aux activités humaines est capté par les océans. L'autre puits de carbone n'est autre que la biosphère terrestre.

Deux mécanismes océaniques permettent d'enfouir ce carbone : la voie biologique, à savoir le phytoplancton qui l'utilise pour sa photosynthèse, et la voie physique –les courants froids précipitent à 300-400 m de profondeur le gaz carbonique empêchant ainsi tout échange avec l'atmosphère.
 

Ce puits océanique fonctionne très bien dans l'Atlantique Nord ; c'est pourquoi une équipe de scientifiques du CNRS, de l'IRD, du MNHN, de l'UPMC et de l'UBO ont effectué leurs travaux de recherche à cet endroit précis. Différentes simulations numériques ont été réalisées pour déterminer la quantité exacte de carbone captée par les deux voies d'absorption océanique. Les résultats publiés dans la revue Journal of Geophysical Research révèlent avec étonnement que le gaz carbonique est 100 fois capturé et stocké par la pompe physique que par la pompe biologique qui ne représenterait, d'après l'étude, qu'une infime partie du carbone, de l'ordre du centième.

Cette découverte interpelle les scientifiques sur de nombreux points comme le temps de stockage du carbone en eaux profondes, son évolution avec le changement climatique et l'universalité de cette observation entre les deux pompes marines dans tous les océans du monde.