Thierry Henry : un retour à Monaco bien engagé, Jardim bientôt viré

Thierry Henry : un retour à Monaco bien engagé, Jardim bientôt viré Leonardo Jardim ne sera bientôt plus l'entraîneur de Monaco, selon L'Equipe. Pour le remplacer, les dirigeants du club de la Principauté ont une priorité : attirer Thierry Henry, qui pourrait faire son retour dans le championnat de France près de 20 ans après son départ de l'ASM.

[Mis à jour le 10 octobre 2018 à 11h46] Thierry Henry va-t-il faire son grand retour dans le championnat de France dans le costume d'entraîneur ? Après le rendez-vous raté entre "Titi" et les Girondins de Bordeaux, l'été dernier, c'est en effet son club formateur, l'AS Monaco, qui souhaiterait enrôler l'ancien attaquant international. Selon L'Equipe du jour, le club de la Principauté aurait en effet décidé de se séparer de Leonardo Jardim, vainqueur de la Ligue 1 et demi-finaliste de la Ligue des champions en 2017 mais que ne semble en mesure, cette saison, de relever une équipe qui stagne actuellement au 18ème rang du classement. Le licenciement et le départ de Jardim pourraient intervenir d'ici la fin de la semaine.

Toujours selon L'Equipe, Thierry Henry, qui est manifestement tenté par le challenge monégasque, pourrait se rendre dès aujourd'hui à Monaco pour discuter d'un éventuel contrat. A noter que l'ASM disposerait également de quelques alternatives en cas d'échec des négociations, le nom de Marcelo Gallardo, ancien meneur de jeu du club, étant également murmuré, mais c'est bien la piste Henry qui serait privilégiée. Après avoir refusé d'entraîner Bordeaux l'été dernier, l'ex-Gunner pourrait en effet trouver en Principauté des conditions financières plus en adéquation avec ses demandes (salaire, achat de joueurs au mercato d'hiver) que chez les Girondins. "Ce n'est pas un regret et on lui souhaitera le meilleur", a d'ailleurs commenté Stéphane Martin, le président bordelais, ce mardi sur RMC Sport. Ce dernier estime même que la venue de Thierry Henry à Monaco serait "une bonne nouvelle pour la Ligue 1" et que le profil de l'ancien international pourrait parfaitement se marier avec le projet de l'ASM, consistant notamment à faire progresser de jeunes joueurs pour en tirer de belles plus-values sur leurs transferts. "On l'a vu dans les discussions avec lui, c'est quelqu'un d'ouvert et de motivé pour travailler sur la formation,a également indiqué Stéphane Martin. Et c'est quand même au cœur du projet monégasque".

Monaco devra aussi composer avec la concurrence sur ce dossier Thierry Henry car, depuis quelques jours, l'actuel adjoint de Roberto Martinez au sein de la sélection belge est également dans le viseur d'Aston Villa. Le club anglais, qui a débarqué Steve Bruce le 3 octobre, aurait en effet pris contact avec Henry et rêverait de l'associer à John Terry à la tête des Villans. Ces dernières heures, Robert Pirès, ami de Thierry Henry et proche de l'Egyptien Nassef Sawiris, co-propriétaire d'Aston Villa, s'est exprimé à ce sujet sur l'antenne de beIN Sports. "Il m'avait demandé mon avis sur Titi en juillet dernieret j'avais défendu évidemment la candidature de mon pote. Il m'a encore parlé de Thierry en septembre, car il est persuadé que ce serait la bonne personne pour faire remonter son club. Je ne suis donc pas surpris qu'il revienne à la charge aujourd'hui".

Thierry Henry et Monaco

A Monaco, Thierry Henry retrouverait surtout un club qu'il connaît bien. Après une enfance et une adolescence passée aux Ulis puis dans les clubs de Palaiseau, à l'INF Clairefontaine, à Viry-Châtillon puis Versailles, c'est en effet à Monaco que Thierry Henry a terminé sa formation et entamé sa carrière professionnelle. Pendant cinq ans, Henry a ainsi fait les beaux jours de l'ASM, participant notamment au titre de champion de France de 1997, en compagnie notamment de Sonny Anderson, Fabien Barthez, Emmanuel Petit, sous la houlette de Jean Tigana. Il quittera finalement l'AS Monaco en 1999 pour rejoindre la Juventus Turin puis Arsenal.

Thierry Henry entraîneur

Thierry Henry n'a pour l'heure entraîné aucune équipe professionnelle. Amoureux de football, l'attaquant a fait part depuis longtemps de son souhait d'entraîner, suivant ainsi la trace d'autres champions du monde 1998 : Didier Deschamps bien sûr mais aussi Laurent Blanc, Zinedine Zidane ou encore Patrick Vieira et Bernard Diomède. Henry a pris sa retraite sportive en 2014 après quatre années à l'attaque des New York Red Bulls et une ultime pige dans son club de cœur, Arsenal. Immédiatement ou presque, il sera engagé comme consultant pour la chaîne anglaise SkySports, avec un salaire annoncé de 5 millions d'euros par an, le plus important pour un ancien joueur à la télévision ! Mais Thierry Henry veut revenir très vite sur le terrain, ou en tout cas sur le bord de la pelouse. Il débute en 2015 une formation accélérée d'entraîneur au pays de Galles et obtient son diplôme en mars 2016, auprès de l'UEFA. Thierry Henry est alors officiellement "entraîneur A", autrement dit susceptible de coacher une équipe qualifiée en Coupe d'Europe. Dès lors, la question d'un premier club à entraîner se pose. Thierry Henry se tourne évidemment vers Londres et les Gunners. Il y a entraîné ponctuellement l'équipe des moins de 16 ans, en 2015. Alors qu'il lorgne cette fois le banc des U18 d'Arsenal en juillet 2016 et propose ses services bénévolement, sa demande n'est pas acceptée par Arsène Wenger. D'anciens joueurs comme William Gallas s'en émeuvent, en vain.

Thierry Henry dans le staff de la Belgique

En août 2016, Thierry Henry accepte de devenir le deuxième adjoint de Roberto Martínez, le sélectionneur de l'équipe nationale de la Belgique. "Quand tu essayes de devenir coach, tu attends une offre. J'ai trouvé que celle de la Belgique était alléchante. Et bien proposée. (...) C'était le seul moyen pour moi de m'exprimer. Et, à un moment donné, c'était difficile à refuser", confiait-il dans un entretien accordé à L'Equipe en février 2017. Contrairement aux Diables rouges, surnom des joueurs de la sélection belge, la France ne lui a pas proposé ce rôle, pas plus qu'un autre.Une version confirmée par Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football (FFF). Une institution dont Thierry Henry n'est pas proche, et il semblerait que la faute soit partagée d'un côté comme de l'autre. "On l'a un peu perdu de vue, il a peu de contacts avec la Fédération. C'est la vie qui est comme ça. (...) J'ai très peu de contact pour ma part", a avoué le dirigeant auprès de l'AFP.

Un club de Ligue 1, l'AS Saint-Etienne, aura bien tenté une approche de l'entraîneur en devenir, mais trop tard. Bernard Caiazzo a récemment confirmé qu'il s'est "renseigné pour savoir si c'était possible à l'été 2017", mais dit avoir " compris assez vite que c'était inenvisageable". Rien de plus normal selon le dirigeant stéphanois: "Il aurait fallu être fou pour quitter la Belgique à un an de la Coupe du monde. L'expérience qu'il est en train de vivre est fabuleuse". Et force est de constater que la mission confiée à Thierry Henry au sein de la sélection aura été une réussite, en dépit d'une défaite en demi-finale de la Coupe du monde 2018 contre l'équipe de France (0-1). "Thierry Henry joue un rôle extrêmement important auprès de Martinez. Il lui demande son avis régulièrement, il l'écoute. Je pense que certaines variantes tactiques sont à mettre au crédit de Thierry Henry", a déclaré Jean-Marie Pfaff, ancien glorieux gardien de but belge, avec qui les Diables rouges étaient parvenus jusqu'en demi-finales de la Coupe du monde 1986.

La main de Thierry Henry, début d'une brouille avec la France ?

C'est le 19 novembre 2009 que la rupture entre Thierry Henry et l'équipe de France a débuté. Ce jour-là, la France en difficulté joue un match de barrage pour la coupe du monde 2010 face à l'Irlande. Menés au score, les Bleus égalisent à la 103e minute grâce à un but de William Gallas sur une passe décisive de la main de Thierry Henry. L'arbitre n'a rien vu. Thierry Henry part en Afrique du Sud avec sur le dos l'étiquette d'un vulgaire tricheur en lieu et place de celle du sauveur de la nation. La France devra débuter son Mondial coupée de son public et entourée de suspicion. Et la suite sera pire encore.

Thierry Henry et l'équipe de France 2010

Le drame de Knysna, du nom de la ville qui accueillait le camp de base de l'équipe de France lors de ce premier Mondial en terre africaine, va marquer l'histoire de l'équipe de France. La débâcle sur le terrain, accompagnée d'une grève des joueurs, refusant de sortir d'un bus un après-midi maudit, sera le coup de grâce pour la carrière de Thierry Henry sous le maillot bleu. Cette grève, l'attaquant français n'en était pas l'instigateur. Mais Domenech et une partie du staff attendaient semble-t-il de lui qu'il prenne la parole pour ramener le calme dans les esprits. Il n'en sera rien. Depuis ce jour, le natif des Ulis (Essonne) n'avait jamais recroisé la route de l'équipe nationale de son pays... Il l'a finalement retrouvée en juillet dernier, lors de la demi-finale la de Coupe du monde perdue par la Belgique face à la France (0-1).