Duels verbaux entre sportifs Bernard Tapie / Claude Bez

Dans les années 1980, le championnat de France de foot est dominé par l'Olympique de Marseille et les Girondins de Bordeaux. Les deux présidents reproduisent dans la presse le duel qui oppose leurs équipes sur le terrain.

Peu après l'intronisation de Bernard Tapie à la tête de l'OM (avril 1986), Claude Bez traite ce dernier de "traître, d'escroc et de charlatan". Il lui reproche d'avoir approché le milieu bordelais Jean Tigana dans son dos, quelques jours avant un match crucial entre les deux clubs.
L'été suivant, Bernard Tapie réussit à attirer Alain Giresse dans son effectif, ce qui déclenche la colère du président des Girondins : "Giresse n'a pas de parole. On ne le regrettera pas ici, c'est un joueur fini".

Par la suite, la tension ne fera qu'augmenter. A la mi-saison 1989-1990, Claude Bez provoque les Olympiens : "Nous irons à Marseille avec 7 ou 8 points d'avance", prévient-il. Le jour du match, il débarque à Marseille dans une grande Cadillac noire aux vitres teintées. En fin de saison, le président bordelais va plus loin. Dans "L'Equipe" il déclare que "Tapie est un tricheur. Un de mes joueurs a été victime d'une tentative de corruption de la part de l'OM. De plus, je détiens une cassette sur laquelle on peut entendre une conversation entre Tapie et Bernès à propos du joueur Fournier [joueur de Saint-Etienne à l'époque, NDLR]. Cela, je tiens le préciser avant un match Saint-Etienne-OM".

Bernard Tapie accuse Claude Bez de "frauder avec le Fisc" et de "tricher avec son club".

Au petit jeu des révélations, Bernard Tapie n'est pas en reste. Il accuse à son tour Claude Bez, de "frauder avec le Fisc" et de "tricher avec son club". Toujours dans "L'Equipe", le patron de l'OM affirme : "Je vais avoir des choses à dire à mon ami Charasse [ministre du Budget] sur un dossier qui me paraît nettement plus important : l'enrichissement de certains dirigeants sur le dos de leur club". Comme l'a révélé récemment le livre "La face cachée de L'Equipe", la réplique de Claude Bez, elle, ne sera jamais publiée dans le quotidien sportif...