15 traditions immuables du sport Le haka néo-zélandais

les néo-zélandais réalisent le haka face aux italiens lors de la coupe du monde
Les Néo-Zélandais réalisent le haka face aux Italiens lors de la Coupe du monde de rugby 2007. © Michel Cler

Quel adversaire des All Blacks n'a jamais tremblé devant le haka, cette danse guerrière réalisée par les rugbymen néo-zélandais avant un match ?

Dans la culture maorie, le "haka" est une danse qui peut exprimer la joie, la colère, la vengeance. Ce rituel des Iles Pacifiques était autrefois interprété par les combattants pour implorer le Dieu de la guerre avant de partir à la bataille.

Désormais, il est indissociable des All Blacks, l'équipe de rugby néo-zélandaise. Dès la fin du XIXe siècle, les rugbymen pratiquaient le haka lors de leurs rencontres à l'étranger. Depuis la Coupe du monde de 1987, les Blacks le dansent systématiquement, à domicile comme à l'extérieur. C'est toujours un joueur d'origine maorie qui "mène" et entame le haka.

Et le moins que l'on puisse dire est qu'il y a de quoi pétrifier les adversaires : regard assassin, yeux exorbités et gestes belliqueux... et un message pas très sympa...

Voici les paroles du Ka Mate ou "Te Rauparaha Haka" (du nom d'un chef de guerre maori) ainsi que leur traduction :

Ringa pakia Frappez des mains sur les cuisses
Uma tiraha Que vos poitrines soufflent
Turi whatia Pliez les genoux
Hope whai ake Laissez vos hanches suivre le rythme
Waewae takahia kia kino Frappez des pieds aussi fort que vous pouvez

Ka Mate ! Ka Mate ! C'est la mort ! C'est la mort !
Ka Ora ! Ka Ora ! C'est la vie ! C'est la vie !
Tenei te ta ngata puhuru huru Voici l'homme poilu
Nana nei i tiki mai Qui est allé chercher le soleil et l'a fait briller
Whakawhiti te ra Faites face ! Faites face en rang
A upane ka upane ! Soyez solides et rapides
A upane kaupane whiti te ra ! Devant le soleil qui brille
Hi ! Hi !


L'origine de ce chant viendrait du chef maori Te Rauparaha (1768-1849). Pour échapper à des ennemis, il se serait caché dans un fossé sur les conseils d'un autre chef de tribu. Les paroles du haka évoquent son angoisse ("C'est la mort") puis son soulagement quand les ennemis s'en vont ("C'est la vie"). "L'homme poilu qui est allé chercher le soleil" désignerait Te Wharerangi, le chef de tribu qui a aidé Te Rauparaha à quitter l'ombre du fossé pour retrouver le soleil du jour. Pour le remercier, celui-ci aurait dansé et chanté.