15 belles histoires du sport Joseph Guillemot, Anvers et contre tous
Un blessé aux JO
Champion de France militaire de cross-country, en 1918, Joseph Guillemot retourne au front par devoir. Malheureusement, le fondeur subit une attaque au gaz moutarde dont il ne sort pas indemne : son poumon droit est atrophié.
Cet événement tragique n'entame pas la volonté de Guillemot, qui s'entraîne pour retrouver sa condition physique. Deux ans après, le Français se rend à Anvers, en Belgique, pour disputer les Jeux Olympiques d'été.
Sur 5 000 m, le double champion de France se mesure à la délégation finlandaise emmenée par Paavo Nurmi, triple médaillé d'or lors de cette Olympiade. Après avoir laissé le Scandinave mener la course, Guillemot place une attaque à 300 m de l'arrivée.
A la surprise générale, il coupe la ligne avec 20 mètres d'avance sur Nurmi.
Vol et décalage horaire
Sur 10 000 m, l'ordre d'arrivée est inversée : Guillemot s'adjuge la médaille d'argent, derrière Nurmi. Cette performance, même si elle a pu décevoir le clan tricolore, n'en reste pas moins exceptionnelle.
Le Français a joué de malchance avant l'épreuve. Non seulement on lui a volé ses chaussures (il courra avec une paire trop grande), mais en plus il a appris tardivement que la finale aurait lieu plus tôt que prévu. Résultat : Guillemot a dû terminer son repas en quatrième vitesse avant de rejoindre la piste. Pendant toute la course, il a été torturé par des problèmes de digestion.