Les grandes tricheries du sport Astuce n°1 : rien ne sert de courir... mieux vaut prendre le métro !

Le 21 avril 1980 a lieu le marathon de Boston. Chez les femmes, c'est l'Américaine d'origine cubaine Rosie Ruiz qui franchit la ligne d'arrivée en tête, en un temps record de 2h31'56''. Six mois plus tôt, elle avait couru les 42,195 km en 25 minutes de plus sur l'épreuve de New York. Autant dire qu'elle pulvérise son meilleur temps... Et, fait étonnant, à son arrivée, la marathonienne apparaît fraîche comme une rose. Elle explique alors à un journaliste que c'est parce qu'elle s'est "réveillée avec beaucoup d'énergie le matin".

Jacqueline Gadreau a finalement été déclarée vainqueur. © ELISE AMENDOLAAPSIPA

Mais rapidement, la suspicion s'installe chez les organisateurs. Personne n'a vu Rosie Ruiz sur le parcours, elle ne figure sur aucune vidéo de la course, ni sur aucune photo des reporters présents. Parmi les autres coureurs, qui ont terminé dans les mêmes temps qu'elle, personne ne la reconnaît. De plus, tout au long du parcours, la Canadienne Jacqueline Gareau, la "vraie" vainqueur, a été saluée par le public, qui était attentif pour voir passer la première femme...

Un témoin dira même plus tard avoir vu Rosie Ruiz sortir de la foule des spectateurs entre Charlesgate et Commonwealth Avenue, pour s'immiscer dans le peloton moins d'un kilomètre avant l'arrivée.

Preuve supplémentaire accablante pour Rosie Ruiz : un témoin affirme qu'elle aurait aussi triché lors du marathon de New York (qui lui a permis de se qualifier pour Boston). Susan Morrow, une photographe, déclare en effet avoir rencontré Rosie Ruiz sur le quai du métro new-yorkais pendant le marathon et l'avoir accompagnée jusqu'à la course, pensant qu'elle voulait y assister en tant que spectatrice. Elles se sont perdues à cet endroit mais, lorsque la photographe apprit l'histoire de Boston, elle repensa à cet épisode ! Rosie Ruiz aurait ensuite réussi à pénétrer dans la zone d'arrivée de la course, où elle se serait fait passer pour une participante.

Les organisateurs de la course exclurent Rosie Ruiz (qui clama toujours son innocence), et une semaine plus tard, c'est Jacqueline Gareau, qui avait terminé en 2h34'28", qui fut récompensée lors d'une conférence de presse.