J'ai testé pour vous... le triathlon

J'ai testé pour vous... le triathlon A Linternaute.com, on aime bien parler des sports peu médiatisés. Et surtout, on aime encore plus les découvrir par nous-mêmes. Ça faisait deux bonnes raisons de s'essayer au triathlon ! Allez, je vous raconte comment s'est passée ma "première fois"...

Faire des longueurs en piscine, je connais (un peu). Pédaler dans la forêt, déjà fait aussi (un peu plus). Courir sur une piste d'athlé, ça me rappelle vaguement des souvenirs de lycée... En revanche, enchaîner les trois exercices les uns à la suite des autres, je dois dire que cette expérience m'était totalement inconnue. Alors, quand j'ai su que la Fédération de triathlon organisait une opération "Découverte du triathlon", je n'ai pas hésité une seconde. Voilà enfin l'occasion tant attendue de ressortir mon maillot de bain et de dépoussiérer mes chaussures de sport.

 

Plus de sports, moins de blessures ?

 

Rendez-vous était donné au Café Dauphine, à Paris, pour une petite mise en bouche théorique. Stéphane Cascua, médecin du sport et rédacteur pour Santé Sport Mag, lance le bal avec un vibrant exposé en faveur du triathlon. Oui, les trois disciplines sont toutes complémentaires : la course à pied densifie les os, ce que la natation fait peu, tandis que le cyclisme est bon pour le dos. Et non, le risque de blessure n'est pas plus important qu'ailleurs ! tempête notre orateur, qui s'appuie sur une statistique implacable : "83 % des coureurs présentent une blessure dans l'année, contre 66 % pour les triathlètes".

Pendant que le Dr Cascua nous explique pourquoi s'entraîner trois fois par semaine relève de la "bonne habitude et non de l'addiction", je m'efforce de ne pas piocher dans la banette à croissants qui me fait de l'œil. Surtout, je vois les flèches de l'horloge tourner et l'heure de se jeter à l'eau se rapprocher dangereusement. C'est le moment de peaufiner ma stratégie. "Bon, Jérémy, tu ne donnes pas tout sur le premier 25 mètres, y'a quand même 10 longueurs à parcourir. Ça fait 9 de plus qu'habituellement, faudrait pas se griller d'emblée. Et souviens toi qu'après, y'a vélo et course à pied, vas-y mollo".

EN VIDEO - La technique de nage, le coup de pédale, la pose du pied en course avec notre partenaire Tobesport.

"Le Triathlon : la technique de nage, le coup de pédale, la pose du pied en course"

 

10 longueurs, c'est long

11h, c'est l'heure de se lancer dans le grand bain. Les cinq minutes de marche nécessaires pour rejoindre la piscine Montherland feront office d'échauffement. Sur la ligne de départ, je m'éloigne le plus possible de la championne d'Europe de triathlon en titre, Emmie Charayron, qui nous accompagnera tout au long de ce parcours découverte. On ne sait jamais : je ne voudrais pas l'humilier avec mes accélérations fulgurantes ! Le plongeon de départ calmera d'emblée mes ambitions, puisque mes lunettes se feront la malle au contact de l'eau.

triathlon natation
Vincent Luis et Emmie Charayron, de l'équipe de France de triathlon, dominent les journalistes présents... de la tête et des épaules. © F. Sabatier

Le crawl n'étant pas ma tasse de thé, je mets à exécution les conseils du Docteur Cascua en choisissant la brasse, cette nage qui "malmène moins les tendons des épaules". Cela ne m'empêchera pas de la boire, la tasse, sur les dernières longueurs du parcours. Luttant pour ne pas couler, je m'aperçois que mes partenaires de course n'ont pas poursuivi leurs efforts jusqu'aux 250 mètres réglementaires. Moi qui voulais jouer la compèt jusqu'au bout...

 

8 tours, ça étourdit

Qu'importe, place à l'épreuve suivante : le cyclisme. Les cheveux mouillés et l'oreille droite encore bouchée, je rejoins la lisière du bois de Boulogne où se trouve le parcours. Après quelques tours de roue, le départ est donné. Je tente de m'accrocher au groupe de tête, qui pédale furieusement à l'assaut des 8 kilomètres de course. Peine perdue. Je comprends vite que je ne les rattraperai pas, je vais me contenter de les suivre à distance. Quatre tours parcourus. Cinq parcourus. Il m'en reste trois. A moins que ce soit deux. Euh, non, j'en ai fait six. Ou sept...

triathlon cyclisme
Ce n'est qu'à la fin des 8 km que je regretterai mes accélérations. © C. Guiard / Triathlète Mag

Bref, les tours de piste m'ont étourdi, je ne sais plus trop où je suis. Et, comme d'hab, je réagis un peu tard en m'apercevant que j'étais un des seuls à vraiment vouloir boucler ces 8 tours.

 

La course, mon tendon d'Achille

Les autres, eux, n'ont pas attendu pour se jeter dans la dernière épreuve : la course à pied. Je repose donc mon vélo, mon casque et mes derniers espoirs de titre puis repars à l'attaque. Sauf que, même si j'ai encore du peps mentalement, mes jambes ne suivent plus. Mais alors, plus du tout !

triathlon running
Derniers mètres de course : je souffre, et ça se voit... © C. Guiard / Triathlète Mag


J'essaie de les mouvoir vers l'avant, mais elles semblent freinées par un gros boulet. Finalement, je comprends que le boulet, c'est moi : j'ai voulu forcer pendant le vélo, le sport que je maîtrise le mieux, pour prendre de l'avance. Sauf que l'avance que j'ai prise sur le vélo, elle s'est muée en gros handicap une fois sur mes deux jambes, tétanisées par l'effort précédent.

La véritable leçon de la journée, c'est à ce moment-là que je l'ai apprise. Le triathlon ne se réduit pas aux trois sports qu'il agrège. L'enchaînement des trois et la gestion des efforts qui en découle forme une quatrième discipline, invisible et pourtant primordiale. Finalement, c'est celle-ci que j'ai découverte... dans la douleur, certes, mais avec un plaisir qui, lui, n'était pas dissimulé.

EN VIDEO - La course à pied dans un triathlon avec notre partenaire Tobesport.

"Le Triathlon : la course à pied Longue Distance"

 

Prochain rendez-vous, le Triathlon de Paris

Le samedi 7 juillet 2012, le Grand Prix Lyonnaise des Eaux fera étape à Paris dans le cadre des championnats de France des clubs de première division. Il s'agira d'une des ultimes répétitions pour les athlètes participant aux Jeux olympiques.

Le lendemain, une course grand public "Open Courte Distance" accueillera entre 4 000 et 5 000 triathlètes, amateurs ou initiés. Le parcours, qui reprend les distances olympiques, se découpera ainsi :

 1 500 m de natation, depuis le Pont Alexandre III et dans le sens du courant (les derniers les font en 3/4h maxi)

40 km à vélo, sur les quais de Seine et dans le bois de Boulogne notamment

10 km de course à pied : boucle entre le pont Bir Hakeim et le pont de l'Alma

En savoir plus : le site du Triathlon de Paris 2012