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"Almodovar : Exhibition !"... un
titre prometteur. Almodovar se dévoile, se dénude, se découvre à la Cinémathèque
française. "Je crois que les spectateurs ont le droit de savoir ce que je ne montre
pas dans mes films", annonce d'emblée le réalisateur. Une découverte de
l'uvre du plus célèbre cinéaste espagnol, étonnamment mise en volume.
Y
aller |
|
La
Cinémathèque française - Musée du cinéma 51 rue de Bercy, 75012 Paris |
Métro
Bercy |
Informations 0171193333 |
Horaires lundi-vendredi de 12h à 19h, nocturne le jeudi jusqu'à 22h.
Samedi et dimanche de 10h à 20h. Fermeture le mardi. |
Tarifs Plein : 9 Réduit : 7 - 12 ans : 6 | |
| Sept
espaces intimistes A travers de nombreux objets, tableaux, photographies
et affiches, "Almodovar Exhibition" plonge le visiteur dans son univers chamarré
et nous invite à découvrir ses sources d'inspiration. Une simple valise d'écolier
ouvre le parcours de l'exposition, rappelant les origines modestes du cinéaste.
Le jeune homme originaire de la Manche, immigré en Estrémadure, a découvert
l'écriture avant le cinéma. Un été, sa mère lui achète une méthode
de dactylo et une machine à écrire. Elle ne s'imagine pas à quel point elle va
changer sa vie, mais aussi le paysage cinématographique du XXIème siècle. "J'ai
alors découvert que ma vocation était de raconter des histoires", affirme Almodovar.
En maniant sa première caméra Super 8, il réalise rapidement qu'il a plus de talent
à allier les images et les mots. "Et, par respect pour la littérature, j'ai décidé
de ne pas écrire de romans", sourit celui qui fut sacré meilleur réalisateur
à Cannes en 1999. Né en 1949, le cinéaste a réalisé des dizaines de courts-métrages
et 17 longs-métrages. Certaines de ses uvres inédites, notamment des courts-métrages
réalisés pour la télévision espagnole, sont diffusées tout au long de l'exposition.
Une sacralisation des
objets Tout au long de l'exposition, l'uvre du réalisateur est mise
en scène : on retrouve les décors, les meubles présents dans les
films d'Almodovar. Le parcours coloré explore tous les aspects de sa vie et ses
films, exposant parfois des objets intimes, comme son cartable d'écolier ou ses
livres de chevet. "Les objets dans les vitrines et sur les murs sont insignifiants
pour moi, ces petits carnets, ces livres qui traînent au pied de mon lit sont
des choses très communes. Ils ont beau être intronisés, sacralisés dans
l'exposition, je continue à penser qu'ils sont sans signification."
Un monde à part Madrid, le corps, la figure humaine, l'art
pop, l'écrit et le spectacle, chaque thème du monde du cinéaste est représenté.
Un monde dans lequel le spectateur devient partie prenante : assis dans un fauteuil,
il décroche un téléphone et est plongé dans les dialogues de "Kika" ; entrant
dans une chambre, véritable tableau en trois dimensions à la manière d'un décor
de cinéma, il est le témoin des plus belles scènes d'amour tournées par le réalisateur.
"Mon uvre et ma personne sont indissociables", affirme le cinéaste, qui revient
sur les préparatifs de cette exposition. Une préparation qui a pris la
forme de celle d'un long-métrage : écriture d'un scénario, étude de la scénographie,
réalisation et enfin montage. L'exposition se veut une métaphore du cinéma d'Almodovar,
une somme de ses uvres qui ne ferait plus qu'un film. Face à cet hommage, le
réalisateur semble destabilisé. "Je suis le pire spectateur
de cette exposition", déclare-t-il. "Elle crée chez moi
une sensation étrange... mais agréable : voilà ma vie, maintenant
je peux en commencer une autre !"
Hommage Le réalisateur rend hommage à plusieurs artistes inspirateurs
de son uvre. Peu connus en France mais symboles de la movida, cette vague de
liberté qui gagna l'Espagne à la mort de Franco, on découvre des artistes comme
Juan Gatti, auteur des affiches de ses films, ou le peintre Antonio Lopez. "Touche
à tout", à la fois graphiste, photographe, écrivain et vidéaste, Almodovar
entretient une relation passionnelles à l'image. Image en mouvement de ses films,
image fixe, qu'il privilégie à la vidéo lors de leur préparation. On admire les
photos du cinéaste. Avec cette exposition, la Cinémathèque française, après
le succès de "Renoir-Renoir", s'affirme comme un lieu incontournable pour les
amateurs du cinéma d'aujourd'hui, présentant le cinéma comme un art contemporain. |