"Magie des Couleurs",
film de Maximilien
Dauber et Guy Millier, montre l'Egypte
sous un autre jour, celui des couleurs.
Embarquement immédiat pour un voyage
au pays des pharaons.
Découvrez
leur voyage en vidéo
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Par
voie aérienne, sous-marine et souterraine,
découvrez les recoins les plus
secrets de l'Egypte des Pharaons.
"Des eaux paradisiaques de la
mer Rouge au superbe tombeau de Nefertari,
d'Akhenaton l'hérétique aux secrets
des zodiaques de Denderah, des fards
et onguents du temple d'Horus au mystérieux
scarabée de Toutankhamon, des fleurs
du désert Libyque en suivant les traces
de Théodore Monod aux momies de Baharia
récemment retrouvées, ce sont les
couleurs de l'Egypte qui vont vous
guider."
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Interview de
Maximilien Dauber
Pourquoi avoir choisi de faire un documentaire
sur l'Egypte ?
Maximilien Dauber: L'Egypte,
ça fait plus de 20 ans que je suis dessus.
C'est un mariage de longue haleine. Je crois
que plus on s'inscrit dans le temps sur
un sujet, mieux on le traite et mieux on
le gère. Ce qui peut paraître au départ
un exotisme, se dilue peu à peu dans le
temps et on finit par arriver à l'essentiel.
Il est aussi vrai, qu'avec le temps, j'ai
de plus en plus fait connaissance avec des
gens d'assez haut niveau pour travailler.
Pour l'instant, je prépare encore un autre
film sur l'Egypte. Je me suis rendu compte
qu'au bout de 20 ans, les gens posent encore
énormément de questions auxquelles ils n'ont
pas forcément les réponses. J'essaie d'y
répondre à travers un film que je vais d'ailleurs
intituler " L'Egypte en questions " qui
s'étendra de l'Antiquité jusqu'à
nos jours. Tout ça pour vous dire que je
suis dedans depuis longtemps et que je n'en
sors pas. C'est quelque chose qui m'habite
depuis plus de 20 ans. L'Egypte est un sujet
qui m'intéresse depuis gamin. C'est un pays
qui ne laisse pas insensible. Beaucoup de
jeunes sont captivés par la culture et la
civilisation. L'Egypte est un des rares
pays au monde où la vision biblique décrite
il y a près de 2000 ans se retrouve encore
par endroits. Il est encore possible de
le voir alors qu'en Grèce, c'est beaucoup
plus compliqué. Si vous visitez les îles
grecques, vous ne pourrez rien découvrir
et vous êtes obligé de reconstruire l'histoire
à travers votre imagination. L'Egypte vous
permet, par moment, de revivre près de 3000
ans d'histoire. Il y a quand même peu de
civilisations qui peuvent se targuer de
nous proposer ça.
Est-ce qu'il y a quelque chose
en particulier qui vous a marqué lors de
ce film ?
C'est mon 4ème film sur l'Egypte. J'ai tenté
à travers ces 4 films d'aborder toutes les
facettes du monde de l'Egypte tant le monde
de l'Antiquité que celui d'aujourd'hui,
le monde de l'Islam. Ca m'a permis de traiter
de tous les sujets, du parfum en passant
par les épices, le coton, le thé aussi.
On peut aborder l'Egypte par 25 000 angles
différents et toujours retomber sur ses
pattes dans la mesure où il y a cette ossature
qu'est le Nil. C'est un très bon fil conducteur
sur un plan cinématographique, tout comme
l'Antiquité. On a poussé très loin le tournage
en Egypte. A ma connaissance, je suis quand
même le seul à avoir eu l'autorisation des
Egyptiens pour filmer tous les sites et
tous les temples égyptiens en avion à moteur.
C'était parfois assez épique. Ca nous donne
des images aériennes absolument exceptionnelles
sur tous les sites connus et moins connus
du monde égyptien. Je couvre tous les sites
égyptiens en aérien mais aussi en sous-marin.
L'importance de la mer rouge est essentielle
parce qu'elle est belle et parce qu'elle
a nourri l'imagination. Les couleurs en
terre d'Egypte, c'est dans la mer qu'on
les trouve. Aujourd'hui encore, il y a trois-quatre
couleurs qui dominent : le vert, le brun
du désert, le rouge et le noir. C'est très
peu varié au niveau des couleurs en Egypte
mais si vous plongez la tête dans la mer
Rouge alors là, les Egyptiens ont dû y découvrir
la palette des couleurs. Dans ce film, je
tente de remettre en couleurs tous ces sites
et ces temples car ce que l'on voit ne correspond
pas à la réalité de l'époque où les temples
ont été construits. C'était des temples
complètement coloriés avec des teintes extrêmement
vives qu'ils trouvaient tantôt à l'état
naturel et tantôt qu'ils fabriquaient avec
la chimie de l'Antiquité pour reconstituer
celles qu'ils découvraient, en rouge par
exemple. Le rouge posait beaucoup de problèmes.
C'est au temps des Romains que l'on a finalement
eu accès au pourpre. Ce qui nous paraît
tellement simple aujourd'hui au niveau du
jeu des couleurs était extrêmement complexe
dans l'Antiquité. Toutes ces couleurs avaient
une symbolique et un langage. Rien n'est
innocent en terre d'Egypte. Un mot, un hiéroglyphe,
une couleur, tout avait une signification.
C'est ça qu'on essaie d'expliquer aux gens.
Il y avait une sorte d'unicité à la fois
religieuse et quotidienne dans la vie de
l'homme et tout ça était intimement lié,
ce qui n'existe plus aujourd'hui à force
d'avoir divisé les secteurs. Le sujet est
inépuisable. La terre d'Egypte donne de
la matière cinématographique car il faut
avoir de l'image pour pouvoir accrocher
les gens et ce que l'Egypte procure.
Qu'est-ce qui vous motive à faire ces
voyages ?
La passion d'un boulot. Depuis la tendre
enfance, je savais que c'était ça que je
voulais faire et pas autre chose. On a parfois
du mal à y arriver. Ca, ce sont les problèmes
de la vie. Mais si on est passionné par
un boulot, on finit toujours par l'exercer.
Vidéo
& Photos © Connaissance du Monde, Maximilien
Dauber et Guy Millier
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