DOSSIER
21/09/2006
Nanterre de l'abandon à la réparation
La Défense au détriment de NanterreNanterre a un triste passé. En 1958, alors que l'Etat choisissait d'aménager en priorité le quartier de Face à la dégradation des conditions de vie et à l'isolement de la ville, l'Etat choisit, dans les années 1960 et 1970, d'y installer l'Université Paris-X (en 1964) et la Préfecture des Hauts-de-Seine (en 1972), département dont Nanterre est devenu le chef-lieu en 1964. Deux institutions "structurantes" destinées à réhabiliter Nanterre mais dont l'impact urbain sera peu significatif. Nanterre reste un territoire composé de quartiers isolés entre de grands axes de desserte comme la ligne RER A, les lignes SNCF ou encore l'A86.
Les préliminairesDès 1988, l'achèvement de la Grande Arche de La Défense refait des territoires de Nanterre un enjeu urbain. Car l'immense porte, loin de fermer La Défense, invite au prolongement de l'axe historique de Le Nôtre. C'est à cette époque notamment que la ville de Nanterre entame des travaux en enterrant une partie de l'A14 et en confiant à l'équipe Universeine - Chemetov et Huidobro -, l'aménagement des quartiers limitrophes de la Grande Arche. Les urbanistes conçoivent notamment la jetée paysagère (voir la photo), qui prendra tout son sens lorsqu'elle surplombera, comme le veut le projet Seine-Arche, de véritables espaces verts.
La réparationIl faut attendre la fin des années 1990 pour qu'un véritable projet de réaménagement de l'ensemble du territoire reliant l'Arche à la Seine soit évoqué. Et en 2000, 42 ans après la création de l'Etablissement public d'aménagement de La Défense (1958), un Etablissement public d'aménagement Seine-Arche (EPASA) est créé, sous la tutelle du Ministère de l'Equipement. Sa mission : réhabiliter un territoire de 124 ha entre la Grande Arche et la Seine déclaré d'intérêt national, qui parachèvera ainsi l'axe historique de Le Nôtre (Louvre, Tuileries, Concorde, Champs-Elysées, Arc de Triomphe, Grande Arche). En novembre 2002, le projet « les Terrasses de Nanterre », des urbanistes Treuttel-Garcias-Treuttel, est choisi. Il vise à transformer trois kilomètres de terrain vague, segmenté par de bruyantes infrastructures routières et ferroviaires, en un espace "humanisé", vert et économiquement dynamique. Un programme qui reste respectueux de l'identité populaire de Nanterre : 40 % des logements construits seront dédiés aux logements sociaux.
» Voir aussi : Le projet en vidéo
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