Pourquoi une telle mission ?

Canicule, dérèglement du temps, notre planète subit de plein fouet les répercussions du réchauffement climatique. Aucune parcelle de notre terre n'est épargnée, y compris l'endroit le plus froid : les pôles. Ecosystèmes marins et terrestres sont totalement perturbés et la banquise fond à vue d'œil. Pour mesurer l'ampleur de ces effets du changement climatique, Jean-Louis Etienne part à l'assaut de l'Arctique…en dirigeable.

	La fonte de la banquise représente une superficie de 60 00 km² par an. Photo © www.jeanlouisetienne.com

Une banquise sous surveillance

Tous les scientifiques ont les yeux rivés sur cette énorme étendue de glace qui recouvre et entoure le pôle Nord, île boréale de 13 millions de kilomètres carrés. La banquise est extrêmement fragile ; elle ne présente qu'une épaisseur de 2 à 3 mètres et est soumise à des forces de pression importantes.
En l'espace de cinquante ans, la température de notre globe terrestre a augmenté significativement. En 2100, les spécialistes prévoient une hausse de la température de + 1,4 à 5,8° C pour l'ensemble du globe. Le pôle Nord, lui, se réchauffe deux fois plus vite (4 à 7°C d'ici 2100). Résultat : la banquise fond inéxorablement. En l'espace de cinquante ans, elle a perdu plus de 40% de sa superficie. Si rien n'est fait, en 2050 elle ne sera plus qu'un lointain souvenir avec tout ce que cela implique par la suite : hausse du niveau de la mer, perte d'écosystèmes et disparition d'espèces végétales et animales comme l'emblématique ours blanc polaire.

Connaître l'ampleur de la fonte

A-t-on une réelle idée de cette vitesse de fonte de la banquise ? Plusieurs études ont été réalisées avec plus ou moins de succès. Celle dont la communauté scientifique attendait le plus était la campagne de mesure satellitaire Cryosat. Son lancement échoue en octobre 2005 emportant avec lui tout espoir de mesurer l'épaisseur de ce bouclier de glace. D'autres mesures ponctuelles sont réalisées par des carottages ou alors par un survol restreint de la banquise en hélicoptère.
Jean-Louis Etienne échafaude une campagne scientifique pour mesurer cette étendue glaciaire. Quatre ans de réflexion et de travail, Total Pole Airship est né. Objectif : survoler en dirigeable l'ensemble de l'océan Arctique gelé, y compris le pôle Nord et enregistrer une valeur référence de cette épaisseur. Ce projet est soutenu financièrement par Total à hauteur de 4,5 millions d'euros. Un pari audacieux et de grande importance scientifique en cette 4e année polaire internationale.

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