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 ESCAPADE 
Avril 2006

Cassis, la canaille de la Méditerranée

Entre les ocres du majestueux cap Canaille, la blancheur des roches des calanques et les eaux turquoise de la Méditerranée, Cassis se découvre au gré du soleil et de la chaleur de ses ruelles.

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Pratique
Situation : dans les Bouches-du-Rhône
Y aller :
en voiture : à 25km de Marseille, 175km de Nice et 880km de Paris
en train : liaisons avec Marseille, Toulon et Hyères
Renseignements : Office du Tourisme - Oustau Calendal Quai des moulins - 13260 Cassis
Tel : 0892 259 892
Restaurants : cliquer ici
Encyclopédie des villes : Cassis
Sur le Web : www.cassis.fr

Histoire de pierres
A l'époque romaine, Cassis est déjà une petite bourgade, implantée principalement autour des plages de l'Arène et du Corton. Elle vit de la pêche, du corail et du commerce maritime avec l'Afrique du Nord et le Moyen Orient. Du Vème au Xème siècle, les invasions barbares conduisent la population à se réfugier sur les hauteurs, à l'intérieur du "castrum", la cité fortifiée qui domine la ville. Cette dernière devient en 1223 possession de la Seigneurie des Baux de Provence. Au XVème siècle, la ville est rattachée au Comté de Provence, puis le Roi René transmet la cité aux évêques de Marseille qui exerceront leurs droits jusqu'à la Révolution de 1789.

Au XVIIIème siècle, Cassis sort de ses remparts et se développe autour du port. Après la Restauration, de nouvelles activités voient le jour : sécheries de morues, confection de scourtins, servant à la fabrication de l'huile d'olive, travail du corail, extension de la vigne, exploitation des carrières (ciment, chaux, pierre). La "pierre de Cassis", qui était utilisée dès l'Antiquité, fait la renommée de ce petit port de pêche dans le monde.

Au XXème siècle, ces industries disparaissent, relayées par une viticulture toujours plus florissante. Cassis fut l'un des trois premiers vignobles à bénéficier de l'Appellation d'Origine Contrôlée en 1936, et le tourisme s'y développe fortement.

Balade dans la ville
Le centre ancien regorge de ruelles colorées, d'hôtels particuliers, de places ombragées et de fontaines. Près de la vivante place Baragnon, qui abrite deux fois par semaine le traditionnel marché, se trouve l'Hôtel de Ville. Cet édifice du début du XVIIème siècle fut construit par Désiré de Moustier, ancien Consul de Marseille. Il révèle un escalier Grand Siècle et un salon d'honneur avec un plafond à caissons et une cheminée d'époque.

Edifices religieux
Plus haut, la place Saint Michel est ornementée de l'église du même nom. Celle-ci, de style roman à trois nefs, réalisée en pierre de Cassis, fut consacrée en 1867. Au cours de la promenade, on découvre aussi les petites chapelles de la ville. De la douzaine qui existaient autrefois, trois sont encore visibles : la Chapelle Sainte Anne, dans le centre ancien, la Chapelle Sainte Croix, sur les hauteurs, reconstruite au XIXème siècle et actuellement propriété privée, et la Chapelle de Notre Dame La Santé, édifiée par la commune dans les années 1650 à l'extrémité de la presqu'île pour remercier le seigneur d'avoir préservé les habitants de la peste. Onze oratoires sont également visibles. Souvent situés en bordure d'un chemin ou d'un mur d'enceinte, ils sont construits en pierre de taille ou en maçonnerie, et composés d'un pilon et d'une niche ogivale. Surmontés généralement d'une croix en fer forgé, certains d'entres eux abritent encore une statue qui témoigne d'une dévotion particulière, soit à la Vierge, soit à l'Enfant Jésus, soit à un Saint.

L'eau dans la ville
La balade permet d'admirer les nombreuses fontaines qui jalonnent le parcours. Avant le raccordement au canal de Marseille, elles permettaient en effet d'alimenter la cité en eau. Au cœur du jardin public, la fontaine Baragnon rend hommage à l'homme du même nom, conseiller général du canton pendant 20 ans, et dont l'action infatigable permit l'adduction d'eau du canal de Marseille en 1892 à Cassis. Sur la place Royale, aujourd'hui place de la République, la Fontaine des Quatre Nations, surmontée d'une statue du Roi Soleil, est la réplique en miniature de cet édifice à Paris, place des Victoires. On raconte que des Parisiens en visite à Cassis se seraient écriés "Qui a vu la fontaine de Paris, s'il n'a pas vu celle de Cassis, n'a rien vu". Ils donnèrent ainsi naissance au célèbre dicton repris par Frédéric Mistral "Qu'a vist Paris, se noun a vist Cassis, pou dire : n'ai rèn vist" (Qui a vu paris, s'il n'a vu Cassis, n'a rien vu). Disparue à une date indéterminée, la fontaine fut remplacée en 1785 par celle que l'on voit aujourd'hui sur la place.

Vers le port
Enfin, situé le long du port sur le quai Barthélemy, le Tribunal de Pêche témoigne de l'activité longtemps prédominante de la commune et du combat des Cassidains pour se soustraire à la juridiction des prud'hommes de Marseille. Ce droit leur fut accordé en 1791. La façade dévoile, abritée dans une niche, la statue en bois polychrome de Saint Pierre, patron de la Confrérie des pêcheurs, restaurée en 1984.

Les hauteurs
Dans les hauteurs, l'imposant château domine la vieille ville. Enceinte fortifiée du XIIIème et XIVème siècles, sans doute construite sur les vestiges d'un premier édifice, il protégea les habitants de la ville des invasions barbares. C'est à l'intérieur de ce "castrum" que s'est développé le Cassis médiéval. Vendu à plusieurs reprises, le château est désormais une propriété privée.
Mitoyenne au château, la Villa Mauresque doit son nom à son style, qui rappelle les propriétés coloniales construites en Algérie vers la même époque. Ses jardins accueillent des concerts de jazz en plein air à la belle saison dans le cadre du festival "Jazz Marin".

Entre falaises et calanques
Pour les inconditionnels de la Méditerranée, Cassis réserve deux sortes de joyaux : un immense Cap aux falaises rosacées et l'intimité d'une côte blanche.

Le cap Canaille
A l'extrémité est du golf de Cassis, un impressionnant massif se découpe sur la mer. Culminant à environ 399 mètres, le Cap Canaille constitue l'une des plus hautes falaises d'Europe. Si sa roche ocre contraste autant avec le blanc aveuglant du calcaire des calanques, c'est que son origine géologique diffère de ces dernières. Son étymologie proviendrait du latin "canalis mons", qui signifie "montagne des eaux", ou du provençal "cap naïo", signifiant "montagne qui nage". La route des Crêtes, qui avance sur ce promontoire, sinue sur plus de 15 km à travers le massif et offre des panoramas spectaculaires.

Les calanques
Les célèbres calanques méritent leur renommée. Vers l'ouest de Cassis, les petites perles blanches de la Méditerranée se découvrent au grès des escarpements de la côte. Port Miou, pour commencer, constitue un port naturel qui accueille plus de 400 voiliers. Très sinueuse, elle s'avance profondément à l'intérieur des terres. Plus loin, Port Pin, plus petite et plus intime, se loge dans un délicat écrin de verdure où les pins d'Alep semblent escalader ses roches. Enfin, En Vau est la plus célèbre et la plus spectaculaire. Avec des falaises abruptes dont la blancheur éclate au soleil, elle est classée en zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). Composé d'une végétation halophile (qui a besoin de sel) et thermophile, son paysage comprend des petites saladelles, des perce-pierres, des myrtes, des euphorbes arborescentes, des asperges sauvages, des clématites, ainsi que des garrigues à kermès, des pins d'Alep et des plantes aromatiques méditerranéennes. Certaines espèces très rares bénéficient d'une protection particulière.

Petite ville provençale à l'environnement exceptionnel, Cassis charme par sa douceur de vivre, insolemment gardée au pied du Cap Canaille, et semble encore murmurer au visiteur que s'il n'a vu Cassis en Méditerranée, il n'a encore rien vu...

EN IMAGES Les plus belles photos de Cassis
14 photos

 
 Elodie Rothan, L'InternauteWeek End
 
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