Bataclan : la justice antiterroriste avait enterré un dossier

Bataclan : la justice antiterroriste avait enterré un dossier Selon le Canard Enchaîne, une information judiciaire sur un projet d'attentat visant le Bataclan avait été ouverte en 2010 puis clôt en 2012 dans la plus grande indifférence.

Est-ce que les attentats qui ont touché Paris le 13 novembre auraient-ils pu être évités ? C'est encore la question qui se pose et qui est relancée ce mercredi par le Canard Enchaîne. Car selon les informations du journal, la police ainsi que le pôle antiterroriste de la justice française n'ignoraient pas qu'une menace sérieuse d'attentat planait sur la salle de spectacle parisienne. Une information judiciaire avait en effet été ouverte et une enquête avait été lancée en juillet 2010. Enquête qui s'est conclue par un non-lieu en septembre 2012.

A l'époque, les soupçons sur un projet d'attaque contre le Bataclan avaient été éveillés par le témoignage d'un suspect dans l'enquête sur l'attentat du Caire. Une bombe, visant un groupe de lycéens français en vacances, avait explosé en février 2009 dans la capitale égyptienne faisant un mort. Une Française, Dude Hoxha, avait alors été extradée en France et interrogée par les enquêteurs. Selon le Canard Enchaîne, durant les entretiens, elle avait confié qu'un ami à elle, Farouk Ben Abbes, avait pour "projet de faire exploser le Bataclan". Une information judiciaire avait donc été ouverte, Farouk Ben Abbes avait été écroué et le dossier avait été refermé.

Une procédure normale selon le Canard Enchaîné mais qui n'aurait pas dû en rester là. En effet, les propriétaires du Bataclan n'auraient même pas été informés de cette enquête et aucune mesure particulière n'aurait été prise. Le journal regrette aussi que les enquêteurs n'aient pas réagi quand, en octobre 2014, l'avocat de la victime du Caire a demandé de "se faire communiquer" le dossier concernant le "projet d'attentat contre le Bataclan, à Paris". Selon le Canard, il pourrait en effet y avoir un lien entre les deux affaires. Pour preuve, Fabien Clain, le Français qui a revendiqué les attentats du 13 novembre, était un proche de Farouk Ben Abbes. L'avocat de la victime du Caire, qui est aujourd'hui celui de plusieurs victimes du Bataclan, a de nouveau demandé que les dossiers de l'attentat perpétré en Egypte et de ceux de Paris soient joints l'un à l'autre.

Crédit vignette : Alain ROBERT/Apercu/SIPA