Comment fonctionne un alcootest ?

"Soufflez dans le ballon". Certains ont du l'entendre le soir de la Saint Sylvestre. Chimique ou bien électronique, l'alcootest mesure la quantité d'alcool présent dans notre organisme.

Le premier instrument de mesure du taux d'alcool dans notre organisme date de 1958. Nommé le Breathlyzer, cet appareil a été mis au point par le docteur Robert F. Borkenstein aux Etats-Unis. Couramment appelé l'alcootest, il quantifie la quantité d'alcool présent dans l'air expiré.

Cheminement de l'alcool dans l'organisme

L'alcool absorbé va directement dans l'estomac du consommateur puis est ensuite acheminé au petit intestin puis au foie. L'essentiel de sa dégradation s'opère à ce niveau là soit 90%. Chose à savoir : une demi-heure après consommation, l'alcool passe déjà dans le sang et sa vitesse de métabolisation est de 0,1 g par kg de masse corporelle et par heure. Donc rien ne sert de manger ou de boire du café, seul le temps permet une totale dissipation des effets alcooliques.

Les 10% restants d'alcool non métabolisé partent directement au cœur par le réseau veineux puis aux poumons où il sera oxygéné. En respirant, l'oxygène de l'air passe dans le sang et le dioxyde de carbone ainsi que l'alcool font le chemin inverse. Voilà pourquoi l'alcool est détectable dans notre haleine.

Un des effets immédiat de l'alcool est l'altération des facultés neuronales. Il vous est peut être arrivé d'avoir "un coup dans le nez" et de voir en double. Pourquoi ? L'alcool est composé d'éthanol qui est soluble dans l'eau et les lipides. Les membranes des neurones, cellules nerveuses sont majoritairement constituées de corps gras donc l'éthanol peut s'y engouffrer et déformer les neurones : la fluidisation des membranes. En conséquence, l'influx nerveux passe beaucoup plus difficilement et nous ne sommes plus en possession de nos moyens.

Détection par la chimie

Le contrôle de l'alcool s'effectue généralement via un alcootest chimique (au poste de police, on utilise l'électronique car beaucoup plus précis). A usage unique, il se présente sous la forme d'un sac et d'un embout par lequel on souffle. Celui-ci contient du dichromate de potassium de couleur jaune orangé. L'éthanol qui va être expiré réagit avec ce composé par un processus d'oxydoréduction. En fait les ions dichromates sont oxydés par l'éthanol. Cela entraîne un changement de couleur, l'embout devient bleu vert. Bien évidemment, il faut une certaine quantité d'éthanol pour que la réaction s'opère. C'est parfaitement proportionnel.

Pour accélérer la réaction d'oxydoréduction, l'acootest contient un catalyseur.

Pour que cette réaction se fasse correctement, un catalyseur est utilisé, le nitrate d'argent accélère la réaction et permet l'oxydation complète de l'éthanol en 90 secondes. De l'acide sulfurique est également présent pour capter les molécules d'eau présentes à l'état gazeux dans l'air expiré.

Petit bémol : ces appareils ne sont pas fiables à 100%. Parfois, la couleur vire alors qu'on n'a pas consommé d'alcool. Il faut savoir que naturellement nous avons de l'éthanol présent dans notre haleine. La responsable : la fermentation. Un examen par un alcootest électronique ôtera tout soupçon.