Incendie en Grèce : les feux perdurent, les images
[Mis à jour le 26 juillet 2023 à 15h01] Nouvelle journée sans répit pour les pompiers en Grèce. Depuis plus de dix jours, le pays est confronté à des incendies dévastateurs, alimentés par une canicule sans précédent. À Rhodes, une destination touristique importante, plus de 13 000 hectares ont brûlé, soit environ 10% de l'île, selon un bilan de Copernicus, publié mardi 25 juillet. L'ONG WWF a estimé à 35 000 hectares, la surface de forêt et de végétation partis en fumée en Grèce.
Des évacuations ont lieu sur les îles de Rhodes et de Corfou. Le Premier ministre grec a estimé, dans un discours devant le Parlement, que les jours à venir seraient difficiles, jusqu'à jeudi, jour à partir duquel une baisse des températures est attendue. "La Grèce est en guerre contre les incendies", a lancé Kyriakos Mitsotakis, selon des propos rapportés par Franceinfo.
Déjà plusieurs victimes
Deux pilotes d'un Canadair sont morts, mardi 25 juillet, dans le crash de leur bombardier d'eau sur l'île d'Eubée. L'appareil a violemment percuté une colline quelques secondes après avoir largué de l'eau sur un foyer de flammes. Ce terrible accident marque les premières victimes de cette vague d'incendies.
Une autre victime a été découverte en Grèce, mardi 25 juillet : le corps carbonisé d'un homme a été retrouvé sur l'île d'Eubée, a indiqué une porte-parole de la police. "Une unité de police se rend sur place pour vérifier s'il s'agit d'un berger porté disparu depuis dimanche" quand les feux de forêt se sont déclarés sur l'île, a-t-elle précisé, selon des propos rapportés par TF1.
Un Canadair s'est écrasé à Carystos au sud de l'île d'Eubée alors qu'il luttait contre les flammes#Greecefires #Greece #Fires pic.twitter.com/xAOYy9cwSL
— Antoine Llorca (@antoinellorca) July 25, 2023
Un homme de 46 ans est mort, le 20 juillet sur l'île d'Eubée, de la chaleur cette fois. Le personnel médical a relevé une "température corporelle de 40 degrés" lors de son admission aux urgences.
Des températures dépassant toujours les 45°C
Au total, ce sont près de 67 départs de feu qui sont jugés incontrôlables en Grèce, la canicule qui touche tout le pays favorisant leur propagation. Le bilan du week-end n'incite pas à l'optimisme puisque seulement douze incendies ont été stoppés. Seule la situation à Athènes s'est améliorée.
"Environ 8,5 millions de personnes devraient connaître des températures supérieures à 41°C , tandis qu'environ 120 000 personnes connaîtront des températures supérieures à 45 °C.", selon les prévisions de l'institut météorologique grec pour ce mercredi 26 juillet.
Another Video-
— Chaudhary Parvez (@ChaudharyParvez) July 24, 2023
Wildfires continue to rage on #Greek island of #Rhodes after thousands flee. #Firefighters tackled blazes that erupted in peak tourism season. # # #rhodesfires # #Greecewildfires #Wildfire #Fire #Laerma #Rhodos #Greece pic.twitter.com/7GKVEbZMnM
Selon le télévision publique grecque, ERT, le week-end dernier a été l'un des "plus chaud enregistrés en juillet lors des cinquante dernières années." "Athènes va avoir des températures de plus de 40 °C pendant 6 à 7 jours, jusqu'à la fin du mois de juillet", a déclaré Panagiotis Giannopoulos, un météorologue grec auprès de France 24.
Huit régions en vigilance maximum
En plus de Rhodes et de Corfou, l'île d'Eubée et le nord du Péloponnèse sont aussi le théâtre de violents incendies. Huit régions sont actuellement en vigilance maximum incendies : l'Attique, la Grèce centrale, l'Égée du Nord, l'Égée du Sud, la Thessalie, le Péloponnèse, les îles Ioniennes et le Grèce occidentale
La France a envoyé deux Canadair en renfort qui ont déjà effectué plus de 130 largages. L'Italie, la Turquie, Israël et la Jordanie soutiennent également les forces de secours grecs avec l'appui d'avions, d'hélicoptères et de pompiers.
Des milliers de touristes évacués
Si les milliers de touristes évacués saluent la prévention des autorités qui ont décidé d'anticiper les évacuations, ils sont confrontés à un problème de taille : le pays méditerranéen ne dispose pas d'infrastructures pour accueillir autant de personnes évacuées. Les aéroports des îles évacuées sont marqués pas une surfréquentation massive, avec des personnes allongées à même le sol durant d'interminables heures dans l'attente d'un avion.
Les images sont terrifiantes. Sur l'île de #Rhodes en #Grèce, des dizaines de milliers de personnes ont dû quitter leurs lieux de vie, en raison des incendies qui font rage dans l'Est de l'archipel du Dodécanèse. pic.twitter.com/DaSy9szV7n
— GEO (@GEOfr) July 24, 2023
Les vacanciers envoyés sur le continent sont placés en attente dans des gymnases et dans des écoles aux dispositions sanitaires délicates. Franceinfo a évoqué des "conditions apocalyptiques".
Le gouvernement grec sous pression
Les critiques se sont néanmoins multipliées à l'encontre du gouvernement de Kyriakos Mitsotakis, Premier ministre de la Grèce, accusé de ne pas avoir augmenté la prévention et les moyens pour circonscrire les feux plus vite. Efsyn, un quotidien grec de gauche, a expliqué qu'"en quatre ans, plus de 200 00 hectares ont été réduits en cendres. C'est le pire bilan gouvernemental depuis 1981."
Une partie de l'opinion grecque a été choquée de voir des avions militaires être employés pour transporter des policiers à Rhodes pour accélérer les évacuations alors que, dans le même temps, des pompiers en renforts sont acheminés par bateaux. Efsyn a révélé que "les pompiers bénévoles, des habitants de l'île de Rhodes", étaient souvent seuls à opérer dans les bois, dans des conditions très difficiles. "Ce sont eux qui aidaient les sapeurs venus des autres régions de Grèce qui ne connaissaient pas le terrain. Il n'y avait aucune coordination dans les opérations."
"Chaque année, nous payons environ 240 millions pour la protection des forêts. Parmi ceux-ci, environ 80% vont à l'extinction et seulement 20% à la prévention", remarque pour sa part un homme cité dans un journal grec, repris par Franceinfo. Sont aussi pointés du doigt le manque d'entretien des forêts, qui les rend plus vulnérables aux incendies, mais aussi le manque de coopération et de communication entre les responsables de la gestion des incendies.