Affaire Pélicot : le principal accusé, encore absent du procès, finira-t-il par comparaître ?
Le procès des viols de Mazan doit reprendre ce lundi 16 septembre, mais le principal accusé, Dominique Pélicot, ne sera "assurément pas" présent à l'audience pour des raisons de santé. Son avocate refuse toutefois de voir le procès reporté.
Dominique Pélicot ne sera pas de retour à l'audience du procès des viols de Mazan. L'homme, et principal accusé dans l'affaire, qui a drogué sa femme pour la violer et la livrer à des inconnus qui ont également abusé d'elle n'est "pas en état de comparaître" ce lundi 16 septembre a fait savoir son avocate, Me Béatrice Zavarro, sur Franceinfo. Le septuagénaire qui se plaignait de douleurs depuis la semaine dernière souffre "d'un caillot dans la vessie et d'une infection du rein droit" selon les précisions de son avocate. Le diagnostic a été posé dimanche soir après l'hospitalisation du principal accusé.
L'absence de Dominique Pélicot au procès dure depuis près d'une semaine. L'homme a été dispensé d'audience mardi dernier et mercredi c'est le président de la cour criminelle du Vaucluse, Roger Arata, qui a décidé de suspendre l'audience jusqu'à vendredi après avoir reçu les conclusions d'une expertise médicale concernant Dominique Pélicot. Cette dernière recommandait "la mise en place d'un traitement adapté, avec une possible hospitalisation, et une date de sortie possible lundi". L'homme est apparu affaibli à l'audience la semaine dernière, se tenant la tête entre les mains. L'avocate a d'ailleurs dénoncé une prise en charge médicale "complètement carencée" : "ça fait plus d'une semaine maintenant qu'on a été mené en bateau par l'administration pénitentiaire et le corps médical, et si les choses avaient été faites très rapidement, on n'en serait pas là aujourd'hui".
La suspension risque de se prolonger ce lundi en l'absence de Dominique Pélicot. Ce qui pose la question du possible renvoi de l'affaire. Le président de la cour, Roger Arata a prévenu la semaine dernière : "Soit Pélicot est là et on continue. S'il n'est pas là pour un, deux ou trois jours, on prolongera la suspension. Mais s'il est durablement indisponible, c'est le renvoi de l'affaire".
Le procès des viols de Mazan ne peut se poursuivre sans la présence du principal accusé. Pourtant, il n'est pas le prochain à devoir s'exprimer à la barre. Son ex-femme, Gisèle Pélicot, principale victime, et ses enfants doivent être auditionnés à la reprise du procès. Mais ces derniers ont refusé de s'exprimer en l'absence de l'accusé, jeudi dernier, et pourraient de nouveau vouloir attendre le retour du mis en cause. Difficile aussi de s'intéresser aux 50 co-accusés en l'absence du principal accusé qui a tout orchestré. Impossible, par exemple, d'interroger Jean-Pierre M, qui aurait violé sa femme avec Dominique Pélicot, car les deux hommes s'accusent mutuellement d'être à l'initiative des faits.
La suspension prolongée ou le procès reporté ?
L'avocate de Dominique Pélicot si elle confirme l'absence de son client au procès ce lundi, n'envisage pas un renvoi du procès à une date ultérieure. Une suspension de quelques jours, le temps de respecter le traitement prescrit à Dominique Pélicot, devrait suffire à rendre le retour de l'accusé à l'audience possible selon elle. Les maux de septuagénaire diagnostiqués, elle évoque un délai allant d'un à trois jours, avant le retour de Dominique Pélicot à l'audience sur Franceinfo.
Questionné sur le fait que son client pourrait chercher à éviter le procès, Me Béatrice Zavarro réfute formellement cette hypothèse : "Depuis le début de cette information et depuis le début de son procès, [Dominique Pélicot] a toujours dit qu'il voulait comparaître, il n'a jamais décidé de se dérober". Et l'avocate d'ajouter sur BFMTV que son client souhaite comparaître au procès : "On est dans un cas de figure où il n'a pas commandité son corps pour que les maux puissent apparaître. Il est dans un état qu'il subit [...] il suffit juste qu'il ait les soins adaptés pour que le procès reprenne".
Pas question donc de reporter le procès selon l'avocate. "On ne va pas perdre quatre mois pour un soin qui peut être effectif assez rapidement" en l'espace de 24 à 72 heures a-t-elle ajouté sur Franceinfo. Le procès des viols de Mazan doit effectivement durer quatre mois jusqu'à 13 décembre, mais avec le retard déjà accumulé, les audiences pourraient s'étendre au-delà de cette date. Un renvoi de l'affaire impliquerait donc de "tout refixer : un agenda, la disponibilité de la salle du tribunal... Et quid de ceux qui sont en détention ? Parce qu'à ce moment-là, je peux supposer qu'il y aura des demandes de mise en liberté", a précisé l'avocate de Dominique Pélicot.