Brésil : comment expliquer les tensions qui ont poussé la femme de Lula à insulter Elon Musk ?

Brésil : comment expliquer les tensions qui ont poussé la femme de Lula à insulter Elon Musk ? La femme du président Lula a lancé "Fuck you Elon Musk !" au cours d'une intervention dans un atelier sur la désinformation. Cette insulte est révélatrice de tensions entre le Brésil et Elon Musk.

La tension continue de monter entre l'exécutif brésilien et Elon Musk. En pleine intervention lors d'un atelier sur la désinformation pendant le G20 Social, un forum qui réunit des militants, représentants d'ONG et des membres de la société civile, la première dame brésilienne n'a pas mâché ses mots concernant le milliardaire. Alors que Rosangela "Janja" da Silva militait pour une meilleure réglementation des réseaux sociaux, elle a fait entendre Elon Musk, avant de se lever en lançant : "Je n'ai pas peur de toi non plus. Fuck you Elon Musk !", sous les applaudissements du public.

Une déclaration qui arrive à deux jours du G20 à Rio de Janeiro et alors que le propriétaire de X vient d'être nommé par Donald Trump à la tête de la Commission à l'efficacité gouvernementale. Elon Musk a réagi rapidement en commentaire avec des emojis pleurant de rire et "ils vont perdre la prochaine élection". Une réponse appréciée de l'ancien président Jair Bolsonaro, qui s'est empressé de publier cette réaction sur son compte X.

L'ancien président s'est aussi montré très critique de l'insulte proférée par la femme du président Lula. Un de ses avocats, Fabio Wajngarten a qualifié ces propos d'"incitation à la haine" et a déclaré : "Si le Brésil subit des sanctions de la part des États-Unis à cause de ces déclarations irresponsables et totalement gratuites, que va-t-il se passer ?"

Un passif chargé entre X et le Brésil

Cette discorde entre le pouvoir au Brésil et Elon Musk n'est pas nouvelle. X a été suspendu au Brésil pendant quatre jours au mois d'octobre après une décision du juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes. Il estimait que le réseau social favorisait la désinformation. Pour rappel, Elon Musk, en rachetant Twitter, devenu X, a promis une liberté d'expression totale sur son réseau social, y compris les fausses informations. Le propriétaire du réseau social a rapidement crié à la "censure", en qualifiant le magistrat de "dictateur", ou en le comparant même au méchant dans Harry Potter, Voldemort. Après plusieurs jours de réactions difficilement explicables de la part d'Elon Musk, X a fini par supprimer les comptes soupçonnés de désinformations. Ils étaient d'ailleurs, pour la plupart, sympathisants de l'ancien président Bolsonaro. X a également payé les amendes réclamées par le Brésil, ce qui lui a permis d'être à nouveau disponible dans le pays le 9 octobre, quatre jours après sa suspension.