Crise de nerfs à gauche, un FN en embuscade à Montpellier
Une gauche qui perd un chef et qui regarde fébrilement en arrière, vers des municipales calamiteuses et des européennes non moins difficiles. C'est le contexte avant l'ouverture des bureaux de votes à Montpellier pour ces élections départementales dans l'Hérault, qui semblent à très hauts risques pour Solferino. André Vézhinet, président du conseil général depuis 17 ans, a décidé de raccrocher les crampons. Ancien proche de George Frêche, la figure locale néanmoins sulfureuse, décédée en 2010, le patron du département avait pris depuis longtemps ses distances avec l'ancien maire de Montpellier, mais était parvenu à maintenir bon an mal an une certaine unité au sein e la gauche locale. Une page qui semble se tourner aujourd'hui.
Détenu par la gauche depuis plus d'un siècle, comme le rappelle justement Le Monde, l'Hérault pourrait cette année basculer à droite et devenir un symbole de la vague bleue annoncée dans le pays. Car la gauche part bel et bien divisée pour ces départementales à Montpellier et dans les environs, des divisions qui éparpilleront en autant de parts les résultats dans l'Hérault pour la gauche et ouvriront çà et là des boulevards à l'UMP. Mais aussi au FN, vainqueur à Béziers avec Robert Ménard en 2014 et très forts dans d'autres cantons comme Lunel ou Frontignan. A Montpellier, autre "fief historique" de gauche, les plaies de 2014 ne sont pas refermées et la situation est aussi critique. Le maire Philippe Saurel, dissident du PS élu en 2014 après avoir écrasé le candidat officiel, présente 5 binômes dans la ville. Soit des candidats dans la quasi-totalité des cantons de la capitale, face au Parti socialiste (pour ne pas dire contre). Un accord avait bien été cherché par le maire, en position de force. Solferino a refusé. Philippe Saurel n'a plus voulu "discuter". Pour le grand bonheur de la droite.