Attentats : pour Julien Dray, "il n'est pas juste de dire que la gauche est naïve"
"Depuis que je suis tout petit, on me dit que la gauche est laxiste en matière de sécurité, c'est un procès récurrent", sourit Julien Dray quand un internaute pointe le "laxisme" de la gauche en matière de sécurité. "Il y a certainement eu des périodes ou la gauche était plus préoccupée par les causes liées à la violence", concède l'élu francilien, qui estime en revanche que son courant de pensée "a trouvé un équilibre depuis maintenant 20 ans : mobilisée contre le crime et contre les causes du crime". Et l'ancien député de l'Essonne de pointer la responsabilité de la droite qui a "réduit la présence effective des forces de police" lors du précédent quinquennat.
"Il n'est pas juste de dire que la gauche en la matière est naïve ou n'a pas pris la mesure de ces problèmes là", résume Julien Dray qui s'appuie sur l'action de la région Ile-de-France qui "a créé une ligne budgétaire sur la sécurité, a investi massivement" dans "des postes de police extrêmement modernes, plus performants que ce qui existe aux Etats-Unis".
Voir aussi :
- "Dur avec le crime et les causes du crime"
Une "responsabilité de la société" (Macron) ? Une "fabrique de terroristes" (Boutih) ?
Qu'a fait la gauche justement sur les causes du crime, mais aussi de la radicalisation d'une partie de la jeunesse à laquelle la France est aujourd'hui confrontée ? Alors qu'Emmanuel Macron a récemment pointé la "responsabilité" de la société, Julien Dray nuance. "Il y a toujours une part de responsabilité dans la société quand un individu dérape", commence-t-il, ajoutant immédiatement que "tout ça ne justifie pas les comportements". "Le choix du terrorisme est un acte individuel, en aucun cas une théorie de l'excuse", indique le vice-président de la région qui affirme que "beaucoup de choses ont été faites, en matière de politique de la ville" notamment, et qu'"on ne voit pas la masse des jeunes qui réussissent à s'intégrer".
"Je ne suis pas dans cette logique des commentateurs qui passent leur temps à s'autoflageller [...]. La société française n'est pas en échec, il n'y a pas que la France qui subit la montée du radicalisme religieux". Quant à son successeur dans la circonscription de l'Essonne, Malek Boutih, auteur d'un rapport choc sur les banlieues, qui estime que les quartiers qui "fabriquent" des terroristes, Julien Dray tranche : "Je pense que la formule est lapidaire ou simpliste. Je ne crois pas qu'on ait une génération de djihadistes [...] Il faut faire attention à ne pas réduire une minorité qui se radicalise à une majorité".