"Pédé !" : quand Jean-Marie Le Pen se lançait dans une bagarre filmée

"Pédé !" : quand Jean-Marie Le Pen se lançait dans une bagarre filmée En 1997, Jean-Marie Le Pen n'était déjà pas connu pour ses valeurs de tempérance. Lors d'une bagarre survenue à Mantes-la-Jolie, il est allé jusqu'à s'en prendre à une candidate socialiste.

Le 30 mai 1997, les images diffusées sans montage sur la chaîne publique sont à peine croyable. Jean-Marie Le Pen y apparait se jetant à corps perdu dans une bagarre près de l'église Notre-Dame de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines. Accompagné par ses gardes du corps, il cible des militants anti-FN qui l'ont accueilli avec des banderoles et slogans hostiles. "Dans la mesure où l'on m'agresse, je n'ai jamais eu peur d'un autre homme. Ni même de plusieurs !", s'est-il défendu devant les caméras présentes.

Déchaîné, il en vient au main dans une ambiance surchargée où les coups et les insultes pleuvent. "J'vais te faire courir, moi, tu vas voir, le rouquin, là-bas. Hein ? Pédé !", a-t-il lancé à un militant pourchassé par ses sbires, avant d'exulter en poursuivant son chemin : "Ah, ça me rajeunit !"

Mais Jean-Marie Le Pen ne s'arrête pas là. Il s'en prend également à une élue de la République : la maire socialiste de la commune voisine Annette Peulvast-Bergeal, pourtant reconnaissable grâce à son écharpe bleu-blanc-rouge. La députée, cachée derrière son garde du corps, tente tant bien que mal de l'éviter. Mais rien n'y fait. "On en a marre de vous, on en a marre !", a-t-il hurlé une fois arrivée à sa hauteur, avant de la molester allègrement. 

Venu pour soutenir sa fille Marie-Caroline, candidate dans la huitième circonscription des Yvelines, il ressortira de cette journée avec une nouvelle assignation devant la justice. "En première instance, Jean-Marie Le Pen est condamné pour violences sur personne dépositaire de l'ordre public dans l'exercice de ses fonctions par le tribunal correctionnel de Versailles et écope de trois mois de prison avec sursis, 200 000 francs d'amende (environ 44 000 euros) et deux ans d'inéligibilité", rappelle l'INA. Une décision aux conséquences décisives pour l'ancien président du RN puisqu'elle l'empêchera de se présenter aux élections européennes de 1999.