Beaumont-sur-Oise, Persan : la mort d'Adama liée à des violences policière ou accident de santé ?
Comment est mort Adama ? C'est la question qui est posée au lendemain du décès de ce jeune homme de 24 ans, au moment de son interpellation à Persan, dans le Val d'Oise. Le drame a eu lieu mardi, en fin d'après-midi, a indiqué le procureur de la République de Pontoise Yves Jannier. Selon les premiers éléments, c'est un malaise cardiaque qui a emporté l'adolescent, alors qu'il était entre les mains des gendarmes qui menaient une enquête pour extorsion de fonds. Problème de santé ou violences policières ? Le procureur a indiqué avoir "saisi la section de recherches et l'inspection générale de la gendarmerie" pour "éclairer" les circonstances du décès. Une autre enquête, menée par la section de recherches, est également ouverte. La mort de ce "jeune majeur", "connu des services de gendarmerie", est le point de départ de plusieurs scènes de violences dans le département, dans la soirée d'hier et dans la nuit.
Car plusieurs témoins dénoncent en effet les mauvais traitements qui auraient été infligés au jeune homme par les gendarmes. Le mot "tabassage" a été utilisé. Des proches interrogés par Le Monde affirment en effet qu'"il a été tabassé". Sitôt la nouvelle du décès d'Adama répandue, "une centaine d'individus se sont livrés à des dégradations, des incendies volontaires et des tirs à l'encontre des forces de gendarmerie", a indiqué le directeur de cabinet de la préfecture du département du Val-d'Oise, Jean-Simon Mérandat. "Quelques petits groupes d'individus s'en sont pris au bâtiment de la gendarmerie de Persan", décrit de son côté le procureur qui indique que les émeutiers ont tenté d'incendier, avant de s'attaquer à un bâtiment municipal. Les échauffourées auraient commencé après minuit dans une cité de Beaumont-sur-Oise, proche de Persan, écrit l'AFP qui cite un témoin ayant entendu "plusieurs explosions" et détecté "au moins trois foyers d'incendies". Une trentaine de feux de véhicules et de poubelles ont été recensés.
Des jeunes criaient "assassins" à l'encontre des forces de sécurité déployées dans le quartier. Près de 150 gendarmes et policiers et 60 sapeurs-pompiers ont été mobilisés. Selon France Info, six gendarmes ont été légèrement blessés par une arme à plombs. La tension est retombé vers 3h30 du matin. La situation était "calme" mercredi matin selon Jean-Simon Mérandat, et un "dispositif de sécurisation" est prévu pour la nuit de mercredi à jeudi.