Calendrier des grèves : nouvel acte le 6 avril ! Et après ?

"Calendrier des grèves : nouvel acte le 6 avril ! Et après ?"

Calendrier des grèves : nouvel acte le 6 avril ! Et après ? Les opposants à la réforme des retraites n'ont pas dit leur dernier mot. Une nouvelle date de mobilisation a déjà été ajoutée au calendrier. Elle pourrait être suivie par d'autres.

[Mis à jour le 29 mars 2023 à 19h58] "L'intersyndicale appelle à des rassemblements syndicaux de proximité définis localement et à une nouvelle grande journée de grève et de manifestations le jeudi 6 avril partout dans le pays", ont indiqué dans un communiqué les syndicaux mardi 28 mars, peu après la fin des manifestations organisées pour la dixième journée de mobilisation interprofessionnelle et nationale contre la réforme des retraites.

Se félicitant des "deux mois d'un mouvement social exemplaire et inédit depuis cinquante ans", l'intersyndicale a également précisé qu'elle se réunira à nouveau "prochainement". De nouvelles dates de mobilisation pourraient donc bientôt être annoncées. Si l'on reste dans la continuité de ce qu'il s'est déjà fait ces derniers temps, une réunion devrait avoir lieu à l'issue de la journée de grève du 6 avril. Elle devrait être suivie d'une conférence de presse lors de laquelle seront dévoilées la ou les prochaines dates de mobilisation contre la réforme des retraites. 

Une nouvelle grève interprofessionnelle nationale le 6 avril

Le jeudi 6 avril sera la onzième journée de grève depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites. La contestation est remarquable par sa durabilité, mais les syndicats insistent aussi sur la force du mouvement, malgré quelques reculs ponctuels de la mobilisation à l'instar de la dixième journée de grève organisée le 28 mars. Pour le premier acte de grève du mois d'avril, les syndicats espèrent se rapprocher des niveaux de mobilisation de la journée record du 7 mars : 3,5 millions de manifestants selon les organisateurs, 1,27 million selon le ministère de l'Intérieur. L'objectif est-il atteignable ? Avec une remobilisation de tous les secteurs impliqués dans le mouvement, l'espoir est permis.

Des grèves reconductibles encore en cours

En parallèle de l'annonce d'une nouvelle grève interprofessionnelle le 6 avril, d'autres mouvements sociaux sont susceptibles de durer quelques jours ou plus. Le secteur des transports, notamment à la SNCF, poursuit une grève reconductible depuis le 7 mars avec des perturbations quotidiennes mais moins importantes que lors des mobilisations nationales. Les raffineries ont mis en place un mouvement similaire avec un jour d'avance et s'y tiennent encore malgré des réquisitions qui contreviennent aux blocages des grévistes. Dans les ports, pour certains métiers de l'aérien et chez les routiers aussi des grèves reconductibles sont à l'œuvre depuis le début du mois de mars.

Les éboueurs, membres de la filière "traitement des déchets" de la CGT, ont également lancé une grève reconductible le 7 mars mais à Paris le mouvement a été suspendu le mercredi 29 mars. Rien n'empêche toutefois aux employés de se remobiliser plus tard.

Des manifestations spontanées quotidiennes, jusqu'à quand ?

C'est une nouvelle forme de mobilisation qui s'est ajoutée aux grèves syndicales : les manifestations sauvages et spontanées. Depuis le jeudi 16 mars, jour du déclenchement du 49.3 pour l'adoption de la réforme des retraites, des opposants au projet de loi - particulièrement des jeunes - se rassemblent tous les soirs ou presque dans plusieurs villes de France pour contester la décision du gouvernement. Ces manifestations réunissent jusqu'à plusieurs milliers de personnes, mais sont marquées par des violences entre manifestants radicaux et forces de l'ordre. Reste que ces mobilisations sont susceptibles de durer puisqu'elles n'impliquent aucun coût, à la différence des journées de grèves qui privent les travailleurs d'un jour de salaire. Ces mouvements spontanés pourraient aussi disparaître d'eux-mêmes mais, compte tenu de la colère sociale, l'hypothèse est moins probable.