Grève des pharmacies : comment trouver celles qui restent ouvertes ce jeudi 30 mai ?

Grève des pharmacies : comment trouver celles qui restent ouvertes ce jeudi 30 mai ? 90% des officines sont fermées ce jeudi 30 mai 2024. En cause, une grève des pharmaciens pour protester contre plusieurs maux qui touchent la profession. Il existe cependant une manière de trouver une officine ouverte.

Deux syndicats, l'USPO et la FSPF ont déposé un préavis de grève soutenu par l'Ordre national des pharmaciens pour ce jeudi 30 mai 2024. Cette opération "rideau fermé" engendre ce jeudi la fermeture de 90 à 95% des officines en France d'après les syndicats, une mobilisation inédite depuis dix ans. "Certains départements comme l'Aude et la Mayenne sont à plus de 90%, voire 100% de pharmacies déclarées grévistes" avait prevenu Pierre-Olivier Variot, président de l'USPO dans les colonnes du Parisien. Et les revendications sont multiples.

Ces fermetures massives peuvent inquiéter les personnes ayant urgemment besoin de médicaments. Rassurez-vous, des pharmacies de garde sont disponibles. Il suffit de se rendre sur le site de votre Agence régionale de santé, qui publie la liste des pharmacies réquisitionnées par arrêté préfectoral pour assurer un service minimum de suivi de soin. Toutes les coordonnées des officines sont en ligne, classées par département.

Il est aussi possible de composer le 3227 au téléphone, le numéro dédié aux officines de garde en France. L'appel permet d'avoir rapidement les adresses de celles ouvertes autour de son domicile. Ce service est toutefois payant et coûte 35 centimes d'euro par minute.

Des milliers de médicaments manquants

Que souhaitent les pharmaciens ? Ils évoquent un criant manque de médicaments. En 2014, seulement 400 références manquaient à l'appel. En 2023, près de 5 000 références sont manquantes. Voilà pourquoi, les pharmaciens perdent du temps sur les heures de travail pour appeler les médecins afin de trouver des alternatives pour soigner les patients. 

Mais le nerf de la guerre reste l'argent. Les pharmaciens réclament des revalorisations de leurs honoraires et de leurs aides. La somme proposée par la CNAM est pour l'heure jugée insuffisante. Les syndicats, eux, réclament un milliard d'euros de plus qu'en 2019 car "le budget qui est mis sur la table ne permet pas de financer toutes les officines" indique Philippe Besset, président de la FSPF sur France Bleu. Pierre-Olivier Variot met en avant dans Le Parisien la difficulté que le secteur traverse "entre la pénurie de médicaments et la fermeture d'officines".

Le quotidien nous apprend que la situation actuelle pourrait entraîner le licenciement de 20 000 à 25 000 pharmaciens. D'après l'agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), en janvier 2024, 4925 signalements de ruptures ou de risques de ruptures de stock ont été remontées. "Cet hiver, nous avons manqué de cortisone et avant, de Doliprane. C'est une situation plus qu'inquiétante" alerte Pierre-Olivier Variot dans Le Figaro. La réforme de la 6ème année d'étude de pharmacie est aussi attendue de manière à accueillir des étudiants en renfort dans les officines. Enfin, la "dérégulation du réseau official" inquiète toujours plus les syndicalistes, autrement dit, la vente de médicaments sur internet. 

Dans le même temps, les pharmacies font face à la multiplication des charges et au grand chamboulement de leur métier. Si les nouvelles missions confiées aux officines comme les vaccinations, notamment depuis la crise sanitaire du Covid ou encore les dépistages sont saluées par les professionnels du secteur, ces derniers regrettent toutefois le manque de moyens supplémentaires pour leur permettre de mener à bien ces nouvelles missions, et ce travail supplémentaire. 

"Quasiment 100 % des pharmacies" fermées en Occitanie

Dans le département du Rhône, 95 % des pharmacies seront fermées indique Actu Lyon. La préfecture a fait réquisitionner une pharmacie dans chaque secteur de garde pour répondre aux urgences. À Paris, "la mobilisation s'annonce moins forte, car il y a un individualisme plus fort avec un moindre sens du collectif qu'en province" explique Philippe Besset.

Dans le Nord et le Pas-de-Calais, "la quasi totalité des officines seront fermées, des ruptures de médicaments ingérables, des marges devenues trop restreintes et des nouvelles missions mal rémunérées" sont évoquées par la Voix du Nord. Enfin, "dans la région Midi-Pyrénées, quasiment 100 % des pharmacies vont suivre le mouvement" indique Marie-Dominique Ory-Hemain, présidente de l'Union de syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) en Occitanie dans les colonnes d'Actu Toulouse.