Faut-il clôturer son Livret A ?

Faut-il clôturer son Livret A ? L'attractivité du placement préféré des Français a du plomb dans l'aile. Depuis que sa rémunération est tombée à 1,25 %, les détenteurs commencent à retirer leurs économies. Bonne ou mauvaise idée ?

1,6 milliard d'euros en mai. 1,9 milliard d'euros en juin. Ce sont les montants des sommes retirées du Livret A, mais aussi du Livret développement durable (LDD), par les Français. Ce mouvement a été enclenché par la baisse de la rémunération à 1,75 % (en mai). Il a tout les chances de s'amplifier avec la baisse du taux du Livret A à 1,25 % le 1er août 2009, et si on ajoute que certains titulaires puisent dans leur bas de laine pour boucler une fin de mois difficile.

Les avantages et les contraintes du Livret A

La fermeture d'un Livret A doit être une décision bien pesée. Le succès de ce placement n'existe pas sans raison. D'abord, il est très simple d'ouvrir un Livret A. Encore plus depuis le 1er janvier 2009 où l'opération peut être faite dans toute banque en déposant au minimum 15 euros. Ensuite, l'épargnant peut à tout moment retirer la somme qu'il désire à hauteur du capital disponible, en veillant toutefois à laisser au moins 15 euros, le seuil minimum pour éviter une clôture automatique de son livret. Enfin, les gains ne sont pas imposés. Et surtout, le capital placé est garanti dans sa totalité. Aucun autre placement ne propose meilleure certitude face à l'avenir.

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La comparaison des taux nets d'impôts montre qu'actuellement le Livret A compte parmi les placements sûrs les moins rémunérateurs. © Beboy - Fotolia

Bien sûr, il y a des contraintes. On ne peut déposer que jusqu'à 15 300 euros. Quant aux intérêts, ils sont calculés à la quinzaine et versés une fois par an. Ce qui demande de bien choisir la date du dépôt ou du retrait. Depuis 2009, la base du calcul varie tous les trimestres en fonction des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) et de l'inflation depuis le 1er juillet 2004. Auparavant, le taux relevait d'une décision politique sur la base de l'évolution des taux directeurs de la Banque de France, puis de la BCE avec le passage à l'euro en 2001.

Une rémunération rarement satisfaisante

Depuis 1818, la rémunération a toujours été le talon d'Achille du Livret A. Son taux a très souvent été inférieur à la valeur des taux directeurs de la Banque centrale. A de rares exceptions, le taux du livret A a été meilleur. Or c'est le cas en 2009. Le taux de la BCE s'affiche à 1 %. Bref, historiquement, les Français ont rarement tiré un avantage financier colossal par rapport au loyer de l'argent.

Sur la base de ces explications, le Livret A reste avantageux même à 1,25 %. Sauf qu'il est fortement concurrencé. En premier lieu par l'assurance-vie, l'autre placement préféré des Français. En 2009, les contrats proposaient un taux garanti entre 4 et 5 %. Pour des sommes d'argent qui dorment, l'écart de rémunération est assez important pour changer de support. Et il ne faut pas hésiter à le faire. Ensuite, il y a les livrets d'épargne proposés par les banques qui proposent actuellement des rémunérations plus intéressantes même après la déduction de l'impôt sur les plus-values.

Au total, clôturer son Livret A pour l'un de ses deux supports est opportun mais seulement à court terme. A terme, le Livret A va vite reprendre l'avantage sur les livrets des banques, puis sur l'assurance-vie dont la rémunération garantie dépasse rarement 5 % et n'est pas sans risque. De plus, ce raisonnement ne vaut que pour des sommes d'argent qui ne sont pas mises de coté par précaution. Si vous voulez disposer d'un pécule à tout moment en cas de coup de dur et sans délai, le Livret A reste le produit adéquat.