Manoel de Oliveira : quels films avait-il réalisé ?
Doyen des cinéastes en activité au niveau international, le Portugais Manoel de Oliveira est décédé ce jeudi 2 avril, à l'âge de 106 ans. Une triste nouvelle annoncée par son producteur Luis Urbano, lui-même citant des sources familiales. Depuis ses débuts derrière la caméra en 1931 pour le court-métrage muet Douro, Faina Fluvial, le réalisateur a tourné plus de 50 longs-métrages de fiction et documentaires. Le premier, Aniki Bóbó, sorti en 1942, est un film pour enfants consacré à la vie au bord du fleuve de Porto. Après une parenthèse de 20 ans due à la dictature de Salazar, il revient au cinéma avec Actes de printemps, qui évoque la passion du Christ. Dans les années 1980, il adapte plusieurs œuvres de la littérature et du théâtre portugais, comme Amour de perdition et Francisca, puis s’élargit aux auteurs européens avec Le Soulier de Satin et La Divine Comédie.
C’est d’ailleurs sa propre vision de la figure de Madame Bovary, exposée dans Val Abraham, qui lui apporte la consécration en 1993. Il fait ensuite tourner Catherine Deneuve dans Le Couvent, Marcello Mastroianni dans Voyage au début du monde ou encore Michel Piccoli dans Je rentre à la maison. En 1999, il reçoit le Prix du Jury au Festival de Cannes pour son adaptation de La Princesse de Clèves dans La Lettre. Il se met alors à réaliser un film par an : Parole et utopie en 2000, Porto de mon enfance en 2001, Le Principe de l’incertitude en 2002… Il retrouve Michel Piccoli en 2006 pour Belle toujours, la suite imaginaire de Belle de jour de Buñuel. En 2008, il fête ses 100 ans et devient ainsi le réalisateur en activité le plus âgé, mais ne s’arrête pas pour autant. En 2010, il est d’ailleurs de nouveau présent au Festival de Cannes (photo) pour présenter L'Étrange affaire Angélica dans la section Un Certain Regard. Son dernier long-métrage, Gebo et l'ombre, est sorti fin 2012 et réunissait un casting de choix avec Michael Lonsdale, Claudia Cardinale et Jeanne Moreau.
EN VIDEO - La bande-annonce du dernier long-métrage de Manoel de Oliveira, "Gebo et l'ombre".