L'Epicurien

Nous avons fait l’acquisition d’une wonderbox « Nuit magique » avec mon conjoint. De passage en région Nantaise, nous en avons donc profité pour passer notre « Nuit magique » dans l’Abbaye de Villeneuve, aux Sorinières. Le cadre est idyllique : une vieille abbaye restaurée en hôtel 4 **** (qui les valent ou pas, mais ça, c’est un autre débat) et qui invite au calme, au lâcher prise. Nous avions décidé de profiter de ce cadre jusqu’au bout, et de réserver une table au restaurant de l’hôtel, l’Epicurien. Un nom qui laisser rêveur quant à l’extase gustative que nous pourrions y trouver… Nous nous installons en terrasse à 19h. Nous profitons du soleil. Cet air de vacances, c’est dingue comme ça relaxe. Mais nous ne savions pas encore que notre calme et notre lâcher prise aller être mis à rude épreuve. Bref, profitons encore de ces instants de détentes, autour d’un cocktail maison (curaçaõ, champagne, cointreau et mûre) ainsi que de 2 cuillères apéritives. On prend notre commande ; nous optons mon conjoint et moi-même pour un menu cistercien à 35€ avec Entrée, Plat, Dessert. Nous avions regardé au préalable le menu sur le site internet et les prix n’étaient pas une surprise pour nous. Là où nous avons été abasourdie, c’était le prix des vins qui avoisinaient pour certains les 200 € la bouteille. Tourangeaux attachés à nos vignobles, nous avons optés pour un Saint Nicolas (de bourgueil ?), à 29€. Nos papilles sont en émois, nous avons faim ! Et puis, s’en suit une longue et chaude attente sous le soleil couchant. Une attente d’une heure pour enfin recevoir notre mise en bouche ! Tient c’est marrant, ce couple d’anglais devant nous a été servi bien plus rapidement … hum, ça sent le pigeon (non pas le plat, l’idiot de service !). A la vue de notre amuse … euh non, mise en bouche (pardonnez ce lapsus), je ris jaune et glisse ces quelques mots à mon conjoint : « Je suis sûre que l’entrée ne va pas être plus fournie. Je le sens bien comme ça ! ». La mise bouche est un tartare de saumon et daurade me semble-t-il, le serveur n’ayant pas pris la peine de nous décliner le plat … Puis, une fois fini, arrive notre Saint Nicolas … des fiefs Vendéens. Erreur de lecture de notre part sûrement ou carte des vins peu claire, mais il faudrait préciser que les vins sont du fief vendéen, car nous tourangeaux avions pensé à un Saint Nicolas de Bourgueil. Mais bon, on est là pour essayer ! Alors allons-y ! Goûtons et … soyons déçu sur ce vin trop fort en goût, alors que le saint Nicolas de bourgueil est réputé pour être déjà costaud. Puis les fausses notes s’enchainent. Arrive l’entrée de mon conjoint : Escargots en persillade et chorizo ibérique avec un peu de fondue de tomate fraîche, un peu de champignons et 2 jeunes pousses qui se battent en duel. Puis mon entrée. Là, j’ai cru que j’allais pleurer : Saumon « Label Rouge » pas plus grand qu’une pièce de 1 €, ravioles de betteraves, 3 minuscules pointes de chantilly tourteau, une gelée de concombre dispersée avec grande parcimonie, et des crackers maison (excellentissimes soit dit en passant)… Aller je bois pour oublier … ah non, beurk, il est trop fort le vin ! Ohhhh, le repas va être très looong ! Je dois quémander du pain aux serveurs. Les anglais, sur cet entrefait, ont déjà fini de manger et sont partis. Il est 20h30 bien passé … Puis le plat de résistance arrive. Chouette, je vais enfin me régaler, parce que là, je mange du pain pour me caler… Ah bah , euh non… Re envie de pleurer. Mon conjoint est servi d’une daurade accompagnée ou plutôt décorée de 3 têtes d’asperges. Poisson excellent. Moi, une poitrine de veau à tomber par terre, mais également décorée de tête d’asperges…. On repasse pour l’accompagnement … Super, on a fini notre plat de résistance, on a un goût de pas assez. On meurt de faim. Arrive les desserts vers 21h 30 et des poussières (on est plus à quelques minutes d’attentes prêt …) : dégustation de fraises croustillant aux noix de pécan et crème légère au Yuzu pour monsieur, et dôme de chocolat « Valrhona » au piment d’espelette, granité au fruit de la passion pour moi. Ouf, enfin du chocolat pour me consoler de ce fiasco ! Monsieur trouve son dessert digne d’une brasserie (aïe ça fait mal)… Ceci dit, les desserts n’étaient pas à la hauteur du prix du menu. Il est 22h, nous avons fini de manger. Nous avons faim. Mon conjoint explique au serveur que nous trouvons les quantités plus que limite. Celui-ci nous rétorque « Il aurait fallu prendre le menu à 45 €, avec du fromage, ça vous aurez plus caler »... Ah oui, maintenant on se rassasie avec du fromage ? Joli concept … Et il nous glisse finalement, discrètement « Mais je vous comprends, pour moi aussi ça fait peu ». Ah enfin quelqu’un de notre côté ! Je commençais à me demander si nous n’étions pas de gros beaufs incapables d’apprécier les choses à leur juste valeur ! Ah moins que ce n’était qu’une stratégie pour nous calmer … Tout ceci pour dire, que lorsqu’on nous a demandé si on voulait un café, nous avons refusé (surtout que j’ai appris par la suite qu’il s’agit de café en capsule …). J’ai hésité entre me noyer dans la piscine à côté ou noyer ma faim avec le reste du Saint Nicolas fief vendéen …. Bon ben, on va boire pour oublier ! Et mon conjoint qui me dit « euh, j’ai faim, tu viens on va à Mc Do ? » … Nan, on boit, on oublie, et on va se coucher ! Après ce voyage au pays de l’aberration et du « je fais minimaliste car c’est classe », après un repas qui s’est fini vers 22h30, soit 3h30 après notre arrivée, l’addition est salée : pour notre estomac, pour notre porte-monnaie. Les goûts étaient, dans l’ensemble, bien présent mais ce n’était pas l’extase gustative attendue. Et en prime un petit régime pour plus de 100€ ! On s’est consolé en se disant qu’on a fait une bonne action pour l’environnement, puisqu’on a été servi qu’avec de très bons produits bio. Rassurez-moi, c’était bien bio tout ça ?!