Diane 35 : la France forcée de la remettre sur le marché

Diane 35 : la France forcée de la remettre sur le marché Après les nombreux scandales concernant les pilules contraceptives et le retrait du marché de Diane 35, Bruxelles impose à la France la remise en circulation du médicament si le laboratoire le souhaite.

[Mise à jour le 1er août à 14h40] Il y a quelques mois, la multiplication des plaintes contre des laboratoires pharmaceutiques avait été à l'origine d'un houleux débat sur la dangerosité de la pilule en France. Les médicaments visés : les pilules de troisième et quatrième générations, mais aussi Diane 35. Il est révélé au public que ce médicament, utilisé comme pilule, qui aurait fait quatre victimes, n'est pas autorisé en tant que contraceptif mais est plutôt un traitement anti-acné reconnu. Son retrait des pharmacies est décidé par les autorités.

Après de multiples enquêtes et analyses, l'Agence européenne du médicament a évalué les risques de Diane 35 pour les patientes qui l'utilisent. Leur conclusion : ses bénéfices sont supérieurs aux risques encourus. Dans un communiqué, l'agence exige tout de même que "certaines mesures soient prises pour minimiser les "risques thromboemboliques", la principale cause du décès des sept françaises. L'agence européenne ne peut pas forcer la main du laboratoire Bayer, à qui seul revient la décision de la remise en vente.

En revanche, la Commission européenne exige depuis le mardi 30 juillet que la France remette sur le marché Diane 35 si le laboratoire Bayer souhaite le commercialiser à nouveau. La Commission estime que les conclusions de l'agence européenne sont pertinentes et indiquées. Bayer a donc désormais les mains libres, mais Diane 35 souffre d'un sérieux discrédit, ce qui pourrait conduire le laboratoire à ne pas le commercialiser à nouveau.

Par ailleurs, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) peut restreindre la diffusion de ce médicament et interdire sa prescription par les gynécologues ou les médecins généralistes si nécessaire, pour limiter la prescription aux seuls dermatologues.

Après cette annonce, la ministre de la santé Marisol Touraine a exprimé sa volonté de renforcer les mesures de sécurité autour de la pilule. Elle explique que "la Diane 35 pourra être prescrite mais seulement en deuxième intention, c'est à dire une fois qu'on aura essayé d'autres traitements".

EN VIDÉO - Fin janvier, l'ANSM a décidé de suspendre Diane 35 du marché.

"L'Agence du médicament annonce la suspension de Diane 35"