Zoom sur "Amour" de Michael Haneke, dur mais intense

Zoom sur "Amour" de Michael Haneke, dur mais intense Lauréat de la Palme d'or en 2009 pour "Le Ruban blanc", Michael Haneke crée une fois de plus la surprise avec "Amour", un drame sur l'inéluctable issue d'un couple face à la vieillesse.

En direct de Cannes : le nouveau film de Michael Haneke

Rien ne nous est épargné. Ni le refus de se nourrir pour en finir plus vite, ni la toilette par une aide médicale, ni même le changement de couche. Le parcours vers la mort est un vrai chemin de croix pour celui chargé d'y accompagner sa moitié. Georges affronte tout ça avec courage, sans aucune plainte, lorsque sa femme, Anne, se retrouve paralysée après une attaque. Il fait même mieux en l'entourant jusqu'au bout de toute sa délicatesse et en veillant malgré tout, malgré les mauvaises habitudes des infirmières à domicile, malgré les conseils angoissés de sa fille, au respect de sa dignité. Serait-ce donc ça l'amour ?

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"Amour" le nouveau film du réalisateur Michael Haneke © Les films du losange

C'est en tous cas ce que semble nous dire Michael Haneke en titrant son film de ce simple mot, Amour. Un mot si difficile à définir des qu'on se pose véritablement la question. Pour qui a déjà vécu la fin de vie d'un proche, son délabrement physique, sa difficulté de plus en plus grande à communiquer, sa souffrance devenant comme un masque sur son visage, tout cela est bien la réalité, aucunement exagérée. Alors effectivement ça devient vite aussi dur à voir à l'écran qu'à affronter dans la vie réelle et on sait d'avance comment ça finit. Haneke nous montre d'ailleurs dès la scène d'ouverture la découverte du corps d'Anna sur son lit fleuri.

On n'en ressort pourtant empli d'une certaine sérénité à voir ce couple garder jusqu'au dernier moment autant de tendresse et d'attachement l'un pour l'autre. Un sentiment étrange, vu le sujet, qui doit beaucoup à la mise en scène sobre, élégante et surtout non appuyée d'Haneke pour qui les sentiments m'ont pas besoin d'être dits ou montrés à l'écran pour exister pleinement. Sans oublier l'intensité de l'interprétation de Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva, tous deux si négligés par le cinéma alors qu'ils peuvent faire passer tant d'émotions en un seul regard. 

Le Festival aurait-il trouvé son double prix d'interprétation ? Réponse le 27 mai.

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