Dans les années à venir, de nombreux
médicaments vont tomber dans le domaine public.
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De plus en plus préoccupés par l'explosion de leurs dépenses de santé, la plupart
des Etats se sont lancés dans une vaste promotion des médicaments génériques.
Aux Etats-Unis, qui représentent la moitié du chiffre d'affaire de l'industrie
pharmaceutique, la part de marché des génériques est passée de 20 à 50% en 20
ans. En France, ils de représentent encore que 13% des médicaments prescris, mais
la croissance annuelle est de 30% en moyenne.
"Téva investit à peine 6% dans la recherche et développement,
soit la moitié des grands laboratoires" |
Résultat : chez le numéro un du générique, l'israélien Téva, on vend plus de
médicaments que Pfizer : plus de 25 milliards de comprimés par an et 5 000 références
différentes. En valeur, par contre, le groupe reste loin derrière le géant américain.
Car les génériques sont vendus en moyenne 30% moins cher que les originaux en
France, et jusqu'à 95% aux Etats-Unis. Mais les marges sont bien supérieures.
Les médicaments génériques : un créneau ultra-rentable
Même si le génériqueur doit prouver par des études que son médicament a bien
les mêmes propriétés que celui de la marque de référence, le montage d'un dossier
coûte à peine plus de quelques milliers d'euros. Contre plusieurs millions pour
une molécule innovante !
Même économie au niveau du marketing. "Aux Etats-Unis,
nous avons 7 commerciaux en tout et pour tout" s'amuse Dan Suesskind, le directeur
financier de Téva dans un article des Echos. Chez Pfizer, en emploie près de 10
000 personnes à ces postes. Seule ombre au tableau : les frais juridiques "qui
nous coûtent plusieurs dizaines de millions d'euros par an" reconnaît Dan
Suesskind. Les grands laboratoires mènent en effet des batailles juridiques acharnées
pour faire prolonger leurs brevets ou contester les médicaments génériques.