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2. Ils réfutent Darwin

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Une vision du "dessein intelligent"
© mondolithic.com
Darwin enterré
En 1859, Charles Darwin publie De l'origine des espèces. Il y expose sa thèse selon laquelle les espèces ont évoluées au fil du temps, selon le mécanisme de "sélection naturelle" (lire notre dossier). L'homme est alors le produit de cette évolution.

A l'inverse, le créationnisme pur et dur se repose sur le texte de la Bible : Dieu a créé la Terre en six jours, notre planète n'est vieille que de 6 000 et 12 000 ans. Plus subtil est le concept de "dessein intelligent" (intelligent design) : ses partisans sont des scientifiques reconnus, invités par de prestigieuses universités (comme Baylor et Yale), soutenus aux Etats-Unis par toute une partie de la Chambre des représentants.

Le cœur de ce mouvement est issu du Discovery Institute, un think tank créationniste basé à Seattle. Ses représentants s'appuient sur des erreurs embarrassantes de manuels de biologie, et sur les "trous" dans les registres fossiles.

Certains fossiles démontreraient en effet de "soudaines explosions d'une complexité accrue". Pour Michaël Behe, auteur de Darwin's Black Box : the biochemical challenge to Evolution, la vie est bien trop perfectionnée pour être le fruit du hasard. "Combien d'évolutionnistes accepteraient l'idée que des changements aléatoires dans un programme informatique produisent une version améliorée ?" demande-t-il. Bref, seule "une force supérieure" - on se garde bien de l'appeler Dieu - peut être à l'origine d'une chose aussi compliquée que la vie.

Les mathématiques à la rescousse du créationnisme
William Demski est l'une des figures du dessein intelligent. Titulaire d'un doctorat de mathématiques, il a montré dans une étude que des facteurs aléatoires de mutation ne pouvaient pas conduire à des formes aussi complexes que des cellules et des protéines parfaitement complémentaires entre elles.

Les biologistes rétorquent que plusieurs combinaisons de protéines sont possibles pour aboutir à une fonction biologique, et que la probabilité est donc bien plus grande que dans les calculs de Demski. Les avocats du dessein intelligent admettent prudemment que la sélection naturelle pourrait jouer, notamment dans la résistance aux antibiotiques.

Ces arguments font bondir la plupart des scientifiques. Ces derniers répondent que ce sont des petites mutations accumulées au fil du temps qui finissent par prendre place pour une fonction finale, et non pas que la fonction biologique est un"but".

Pour Leonard Krishtalka, biologiste et directeur du Musée d'histoire naturelle du Kansas, "La théorie [du dessein intelligent] n'est rien de plus qu'une théorie de la création revêtue d'un smoking bon marché".
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