Anne Hidalgo et son voyage à Tahiti : des vacances dissimulées ? Comment la maire de Paris se défend

Anne Hidalgo et son voyage à Tahiti : des vacances dissimulées ? Comment la maire de Paris se défend Plus d'un mois après le déplacement d'Anne Hidalgo à Tahiti, de nombreuses zones d'ombres persistent quant aux véritables raisons de ce voyage. La mairie s'est exprimée aujourd'hui.

Du 16 au 21 octobre dernier, Anne Hidalgo s'est rendue dans le Pacifique Sud, en Nouvelle-Calédonie puis en Polynésie française. Accompagnée de Pierre Raban, adjoint aux sports et Jacques Martial, adjoint aux Outre-mer, la maire de Paris avait pour mission de se rendre sur les lieux où doivent se dérouler certaines épreuves des JO de 2024. 

Le 21 octobre, date clé du voyage d'Anne Hidalgo, cette dernière était attendue à Tahiti pour visiter les infrastructures du site de Teahupoo qui accueilleront les épreuves de surf des jeux olympiques. Une visite qui néanmoins n'aura jamais lieu, officiellement à cause de "tensions locales". Après un report de la visite au lendemain, Anne Hidalgo ne s'y rendra pas et sera finalement représentée par son adjoint aux sports, Pierre Raban.

C'est ainsi que naît la polémique qui entoure ce voyage. Alors qu'Anne Hidalgo ne sera jamais présente à la visite officielle dudit site, on apprend que la maire a en réalité déjà quitté Tahiti pour se rendre sur l'île de Raiatea où sa fille vient de s'installer et où elle passe quinze jours de vacances "privées". Un voyage officiel dont le coût avoisine les 60 000 euros selon les chiffres transmis par l'Hôtel de Ville: 40 955 euros de frais de transports et 18 545 euros de frais de logement et de restauration. Un montant justifié, selon la mairie de Paris. 

L'opposition et notamment Rachida Dati s'est insurgée face à ce déplacement aux airs de vacances. La maire du 7e arrondissement de Paris réclame davantage de transparence quant au déplacement d'Anne Hidalgo et explique qu'elle "n'a toujours pas produit l'intégralité des justificatifs de ce déplacement, ni le lien avec les intérêts de Paris". Mme Dati demande à ce que l'affaire soit traitée par la justice et déplore le manque d'indépendance de la commission de déontologie de la mairie de Paris, chargée d'examiner le cas, qui est composée de membres nommés par Anne Hidalgo elle-même. 

Vifs échanges entre la maire et Rachida Dati

Le Conseil de Paris qui a débuté aujourd'hui et se poursuivra dans les trois prochains jours, s'est rythmé par des échanges houleux entre la maire de Paris et la maire du 7e arrondissement. Cette dernière dénonce notamment la "désinvolture" de Mme Hidalgo: "C'est la même [désinvolture] qui vous coûte très cher, si l'on peut dire, dans le cadre de votre voyage alibi à Tahiti, dont on apprend encore ce matin que vous avez bénéficié d'un hélicoptère alors même que vous faisiez croire que vous étiez en train de faire du vélo sur une piste cyclable parisienne". En réaction aux nombreuses piques envoyées par Rachida Dati, Mme Hidalgo réplique: "Vos insinuations, vos attaques permanentes, vous avez convoqué la presse pour qu'il y ait un show". Ce à quoi elle ajoute: "Vous êtes, messieurs et mesdames les journalistes, convoqués au Datishow". 

Pour faire face aux protestations, la mairie a rappelé que la commission de déontologie avait été saisie par avance afin de publier un avis public sur les déplacements de Mme Hidalgo. La commission, présidée par Yves Charpenel, ex-premier avocat général à la Cour de cassation, a d'ailleurs précisé qu'aucun fond public n'a été utilisé par la maire "à des fins personnelles". Dans le communiqué publié vendredi, la commission estime que les déplacements de Mme la maire "sont réguliers sur le plan déontologique". Il a également été précisé que Mme Hidalgo a pris elle-même en charge le prix de son billet retour vers Paris, ses proches confirment qu'elle a voyagé en classe économique avec une compagnie low cost.

Après cette vague de protestation, Mme Hidalgo a annoncé jeudi dernier vouloir rendre publics les frais de déplacements effectués par les élus dans le cadre de leur mandat. Emmanuel Grégoire, le premier adjoint à la mairie de Paris a confirmé lors d'une conférence de presse que Mme la maire proposera lors du Conseil de Paris une réforme du code de déontologie portant sur les voyages.