Un tsunami annoncé avec "100% de chances" en Méditerranée, de grandes villes françaises concernées

Un tsunami annoncé avec "100% de chances" en Méditerranée, de grandes villes françaises concernées Le risque de tsunami a considérablement augmenté en Méditerranée selon les experts et concerne directement certains territoires français.

Si les catastrophes naturelles sont des phénomènes faisant entièrement partie du cycle de la nature, le réchauffement climatique causé par l'activité humaine peut augmenter leur fréquence et leur intensité. Parmi ces catastrophes, les tsunamis en particulier pourraient s'intensifier dans les années à venir. Et une zone est particulièrement exposée : la Méditerranée.

Le risque pourrait en effet se rapprocher des côtes françaises. La façade méditerranéenne a d'ailleurs déjà été touchée par le passé, avec des tsunamis au large de la Grèce, du Portugal ou encore de l'Algérie. Selon les scientifiques spécialistes des tsunamis, "là où il y a eu un tsunami, il y en aura d'autres" et ce, même si le précédent tsunami a eu lieu des siècles auparavant. 

Dans un entretien auprès de Libération, le spécialiste des tsunamis à l'Unesco, Bernardo Aliaga, rappelle que le risque de tsunami en Méditerranée n'est pas récent et n'a pas disparu. "L'un d'eux s'est produit en Crête en 365 et avait généré beaucoup de dégâts à l'époque", explique-t-il, ajoutant que "les tsunamis de Méditerranée représentent 10% du total des tsunamis" dans le monde. 

Et l'urgence est grandissante. Bernardo Aliaga explique en effet que le réchauffement climatique "provoque la montée du niveau de la mer et (que) la puissance des tsunamis peut ainsi être décuplée". L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) rappelait d'ailleurs en 2022 dans un rapport que le risque qu'un tsunami s'abatte sur les côtes méditerranéennes "au cours des trente prochaines années" s'élève à "100% de chances". C'est donc une certitude : il y aura prochainement un tsunami.

Sur la Côte d'Azur, le 16 octobre 1979, un raz de marée avait déjà frappé la ville de Nice et provoqué un grave glissement de terrain ayant fait une dizaine de morts. M. Aliaga indique que le tsunami de 1979 avait même "inondé l'aéroport" de l'agglomération et que Nice est toujours "très exposée". Les villes de Cannes et de Marseille se situent aussi dans une zone où le risque est élevé. Le spécialiste indique que les préfectures de ces villes "sont alertées sur les risques" et "développent des protocoles avec des cartes actualisées de zones d'inondation et d'évacuation avec l'idée d'échapper au tsunami le plus rapidement possible et d'indiquer par quelle voie".

Le 19 janvier dernier, la préfecture de plusieurs départements a organisé un exercice d'alerte tsunami. Dans la matinée, tous les habitants des Pyrénées-Orientales, de l'Aude, de l'Hérault, du Gard, des Bouches-du-Rhône, du Var, des Alpes-Maritimes et de la Corse avaient reçu un message prévenant d'un tsunami sur leur téléphone. Le but de l'exercice était de tester le bon fonctionnement du système d'alerte et de sensibiliser la population à un tel risque.