Prison de Poissy : un mur s'effondre, les images surréalistes
[Mis à jour le 28 mars 2019 à 15h12] Jeudi 28 mars en milieu de journée, le mur d'enceinte de la Maison Centrale de Poissy s'est effondré. Selon le site ActuPénitentiare, le mur entre les miradors deux et trois de l'établissement s'est effondré sur une longueur de plus de trente mètres. Cette partie de l'enceinte était en rénovation. D'après le Parisien, c'est le béton injecté dans la paroi pour la consolider s'est finalement avéré trop lourd. Un périmètre de sécurité a été mis en place alors que des débris se situent sur la route nationale. Les forces de l'ordre sont sur place et attendent l'arrivée d'une des équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS), les unités d'intervention de l'administration pénitentiaire. La route nationale a été fermée et les usagers ont été priés d'éviter le secteur par la mairie de Poissy, dans les Yvelines. Selon ActuPénitentiaire, "la sécurité de l'établissement est actuellement en péril". Karl Olive, le maire LR de la ville de Poissy, s'est rapidement rendu sur place. La mairie a également partagé sur les réseaux sociaux des images de l'incident. On y voit nettement l'ampleur de l'effondrement du mur d'enceinte.
URGENT DIRECT Une partie du mur extérieur de la Maison Centrale #Poissy sest effondrée ce jeudi midi 28 mars, sur lavenue des Ursulines, fermée à la circulation jusquà nouvel ordre entre rues des Prêcheurs et Tournelle. Forces de sécurité sur place. Évitez le secteur. pic.twitter.com/EQNHJeQCTD
— Ville de Poissy (@villepoissy) 28 mars 2019
Poissy : le maire avertissait déjà sur l'état de la prison il y a un an
Karl Olive, le maire de la commune de Poissy avait plusieurs fois avertit sur l'état de la Maison Centrale. Il y a un an, il avait remis une note au Premier ministre demandant le déménagement de la prison centrale. Celle-ci est actuellement toujours située au cœur de Poissy, dans un ancien couvent de religieuses fondé en 1645. Karl Olive avait souligné la vétusté des locaux, relevant de multiples observations sur les installations électriques, les canalisations, l'alimentation en gaz ou encore la sécurité incendie. Il mettait aussi en avant le coût de la mise aux normes et des réparations du bâtiment et la valeur potentielle du foncier. Pour le maire, il s'agissait également d'une opportunité pour repenser le centre de la commune.
L'administration pénitentiaire s'était néanmoins déjà "engagée dans un vaste plan de rénovation, afin de pérenniser l'établissement". Les syndicats s'étaient également montré peu enthousiastes par ce projet. "Des agents travaillent ici depuis des années, ils font vivre aussi le centre et le commerce local. [...] Beaucoup de travaux ont été lancés. On s'opposera à cette fermeture." expliquait à l'époque au Parisien Alain Richefeu, de FO Pénitentiaire.
Après cet incident, l'avenir de l'établissement pourrait il être remis en cause ? En 2010, l'ancienne garde des Sceaux Michèle Alliot-MArie avait annoncé la rénovation sous condition de la prise. En 2011, son successeur Michel mercier annonçait sa fermeture pour 2016. En 2014, elle a fait l'objet d'un avis défavorable de sous-commission départementale de sécurité concernant la poursuite de ses activités. Pourtant elle accueillait encore 230 détenus en 2018.