Avion cloué au sol dans la Marne : deux personnes présentées à un juge

Avion cloué au sol dans la Marne : deux personnes présentées à un juge Les mesures de garde à vue concernant 2 passagers de l'avion immobilisé à Vatry, dans la Marne, ont été levées, en vue de présenter les suspects à un juge, selon le parquet de Paris. L'avion, bloqué depuis le jeudi 21 décembre, pour des soupçons de traite d'êtres humains, va être autorisé à repartir.

Deux passagers de l'avion bloqué à l'aéroport de Châlons-Vatry, dans la Marne, étaient en garde à vue, pour soupçons de traite d'êtres humains. Leur garde à vue a été levée, ce lundi 25 décembre. Ces deux personnes vont être déférées devant un juge,  selon le parquet de Paris, qui demande leur placement en détention provisoire 

Bloqué depuis le 21 décembre pour soupçons de traites d'êtres humains, l'avion qui transportait 303 passagers d'origine indienne va redécoller, selon une annonce du parquet de Paris, ce dimanche 24 décembre. "Cette décision permet d'envisager le réacheminement des passagers placés en zone d'attente", a détaillé la préfecture de la Marne. L'avion devrait repartir au plus tard lundi matin. Le maintien en zone d'attente de l'un des passagers a été annulé , car 11 heures se sont écoulées entre l'immobilisation de l'avion et la saisie d'un juge des libertés et de la détention, ce qui constitue "une atteinte disproportionnée aux droits de la personne", selon l'AFP. 

Depuis jeudi, l'aéroport de Paris-Vatry dans la Marne vivait une situation sans précédent. Plus de 300 passagers de nationalité indienne, initialement en route de Dubaï vers le Nicaragua, se sont retrouvés confinés suite à des soupçons de traite d'êtres humains. Ce dimanche 24 décembre, une audience de grande envergure a eu lieu. La Protection civile de la Marne a dû improviser un hébergement d'urgence. "Nous avons mis en place le centre d'hébergement avec 300 lits qui ont été montés. On assure le ravitaillement en vivres et en produits d'hygiène", rapporte sur RTL Christophe Jaloux, agent de la Protection Civile, témoignant de l'ampleur de l'opération humanitaire en cours. L'aéroport, désormais équipé de lits de camp et de toilettes mobiles, s'est transformé en un refuge temporaire pour les passagers.

Une tension croissante

La tension montait néanmoins parmi les passagers confinés, certains manifestant leur mécontentement. "Globalement, cela commence à s'énerver un petit peu. Cela va faire deux jours qu'ils sont confinés dans l'aéroport, forcément il y a quelques tensions qui commencent à arriver", ajoute-t-il. La situation, déjà compliquée, s'est aggravée par le manque de liberté et l'incertitude. Les autorités, qui ont immobilisé l'Airbus A340 de la compagnie Legend Airlines sur des informations anonymes, suspectent une traite d'êtres humains organisée. Parmi les 303 passagers, deux Indiens sont actuellement en garde à vue, suspectés de jouer un rôle particulier dans cette affaire.

Cinquante demandes d'asile

Quatre juges des libertés et de la détention  examinent la situation de 130 passagers en situation irrégulière. "L'aéroport va être transformé pour 48h en vaste tribunal. Des juges, des greffiers, vont examiner en continu, au cas par cas, les situations de ces personnes", déclare Maître Pascal Guillaume, bâtonnier du barreau de Reims sur France 3 Grand Est. Cette procédure judiciaire exceptionnelle nécessite des traducteurs en plusieurs langues, reflétant la complexité linguistique du groupe.

Selon Julien Mouchette, spécialiste du droit des étrangers, les passagers, non admis sur le territoire français, font face à diverses possibilités : le réacheminement ou la demande d'asile, un droit fondamental. Environ cinquante personnes ont déjà fait une telle demande. Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer l'issue de cette affaire exceptionnelle, tandis que la communauté internationale observe attentivement.