Agression de Samara à Montpellier : après des aveux, le suspect le plus violent risque la prison

Agression de Samara à Montpellier : après des aveux, le suspect le plus violent risque la prison Samara, une adolescente de 14 ans, a été rouée de coups par des camarades de classe devant son collège à Montpellier. Les adolescents ont avoué les faits.

Après l'agression de Samara, une adolescente de 14 ans, à la sortie du collège Arthur Rimbaud à Montpellier, mardi 2 avril, la justice a annoncé que trois mineurs ont été mis en examen pour tentative d'homicide. Les trois jeunes avaient été placés en garde à vue pour tentative de meurtre sur mineur, selon un communiqué du parquet de Montpellier (Hérault). 

Ils ont tous les trois reconnus avoir porté des coups à la jeune femme, selon le procureur de la République dans un communiqué. Samara a essuyé plusieurs coups de poing et de pied, avant de tomber au sol. Elle a été prise de convulsions et est tombée dans le coma. Elle en est sortie jeudi.

Concernant l'origine du conflit, le procureur a affirmé que "cette agression s'inscrit dans le contexte d'un groupe d'adolescents qui avaient pour habitude de s'invectiver et de mettre en ligne des photographies respectives et celles de tiers sur des groupes de discussions créés sur des messageries instantanées". Samara a aussi été entendue mais très brièvement au vu de son état de santé : elle a confirmé les violences de ce mardi mais en a également révélé d'autres dont elle aurait été victime quelques jours plus tôt par l'un des mis en cause. 

Emmanuel Macron réagit à l'agression

En marge d'une cérémonie officielle, le président de la République a été interrogé par les journalistes présents. "Rien ne justifie le fait qu'une adolescente, une jeune fille soit agressée par plusieurs jeunes de son âge, a confié le chef de l'État. Nous sommes en train de consolider les informations. Il y a un travail de police en cours. Je serai à ce stade très prudent pour ne pas qualifier les choses. Je sais que beaucoup de diligence a été prise aussi par la communauté pédagogique."

Emmanuel Macron a également montré son soutien à la jeune fille. "Il est important d'être aux côtés de cette jeune fille et de sa famille. Il faut être extrêmement ferme envers les auteurs de ces faits. Ce qui a été fait immédiatement par la police et la justice. Il faut établir la vérité pleine entière. Je souhaite qu'elle s'établisse dans la sérénité et qu'on en tire ensuite toutes les conséquences."

De son côté, le recteur de la Grande Mosquée de Paris a condamné dans un communiqué, vendredi 5 avril, une agression "inexcusable". "Je condamne fermement l'agression inexcusable dont Samara a été victime. La violence et le harcèlement n'ont pas leur place dans notre société", a-t-il écrit. Dénonçant une "banalisation de l'extrême droite" et l'impact des réseaux sociaux, Chems-eddine Hafiz a aussi apporté son soutien à la mère de Samara, rejetant toute instrumentalisation politique de cette affaire.

Victime de harcèlement ?

Ce vendredi matin, une mission académique d'inspection a débuté. Dans l'établissement, deux inspecteurs ont huit jours pour faire la lumière sur les faits et sur le potentiel harcèlement donc Samara aurait pu être victime depuis plusieurs mois, comme l'a affirmé sa mère. L'adolescente ne l'a, pour sa part, pas évoqué lors de son premier témoignage.

La mère de la victime avait, en effet, précisé : "Des élèves ont lancé un hashtag sur les réseaux sociaux pour appeler à un rassemblement". Elle était également revenue sur le déroulé des faits. "Le professeur principal m'a appelée hier (mardi) pour que je vienne chercher ma fille et m'a prévenue qu'un attroupement de jeunes s'était formé à la sortie", avait relaté la mère de la victime auprès de Midi Libre. "J'ai demandé au collège de la garder dans l'enceinte de l'établissement jusqu'à ce que j'arrive, ils ne l'ont pas fait", avait-elle indiqué. 

"Elle a été agressée car il y a une élève depuis l'année dernière qui s'acharne contre ma fille et qui essaie de lui inventer des choses qu'elle ne fait pas", a ajouté la mère de la victime auprès de BFMTV. "L'année dernière, il y a eu un appel au viol de ma fille par cette même jeune élève qui est dans le collège. On l'attache, on lui met du tabac dans le nez... Elle se laisse molester et elle ne dit rien. Hier, c'était la fois de trop", a-t-elle précisé, toujours au micro de BFMTV.

Le principal du collège était-il au courant ?

L'agression a fait réagir la ministre de l'Education nationale, Nicole Belloubet, qui a déclaré "avoir appris avec émotion qu'une collégienne a été violemment agressée à Montpellier. Je lui adresse tout mon soutien ainsi qu'à sa famille. Toute la lumière doit être faite sur cet acte insupportable. Une cellule d'écoute et des équipes de sécurité sont déjà sur place."

La mère de l'adolescente affirme que l'une de ses camarades aurait été exclue de l'établissement deux jours en juin 2023, après avoir publié une photo de sa fille sur les réseaux sociaux en appelant à la violer. Le parquet, lui, dit ne pas avoir "été saisi de signalements de faits de harcèlement à son égard". De son côté, la rectrice de l'académie de Montpellier, Sophie Béjean, souligne que le principal du collège "n'a pas été au courant de ce qui s'est passé avant les faits, ni même tout de suite après" indique Midi Libre.