Décès de Fred Dewilde : pourquoi le dessinateur s'est donné la mort

Décès de Fred Dewilde : pourquoi le dessinateur s'est donné la mort Le dessinateur et survivant des attentats du 13-Novembre, Fred Dewilde s'est suicidé ce dimanche 5 mai. Après l'attentat, il avait publié plusieurs livres et témoignait régulièrement dans les écoles.

"Le 13-Novembre a fini par le rattraper". Fred Dewilde était au concert des Eagles of Death Metal au Bataclan le 13 novembre 2015, lorsque sa vie a basculé. Rescapé des attentats du 13-Novembre 2015 de Paris, le dessinateur et membre de l'association d'aides aux victimes Life For Paris, a mis fin à ses jours ce dimanche 5 mai, a annoncé l'association sur X (anciennement Twitter). "Depuis ce soir funeste du 13 novembre 2015, il disait qu'une partie de lui était morte", a assuré sa famille dans un communiqué partagé par l'association. Près de neuf ans après l'attentat qui a fait au moins 129 morts et 352 blessés, dans la salle de concert, il a mis fin à ses jours à l'âge de 58 ans. 

"Son immense appétit de vivre, ses œuvres poignantes et ses projets pleins les tiroirs ont été fauchés en une nuit par une pulsion suicidaire insurmontable le rendant sourd à tout avenir", poursuit la famille de Fred Dewilde. "Ils l'ont tué une seconde fois, sans plus de seconde de chance de 'survie'. Fred ne nous éclairera plus de son franc sourire, de la chaleur de son affection, de ses grands gestes qui ponctuaient son phrasé si lent", ajoute sa famille. "Dans ce monde chargé de conflits, son héritage est un combat. Le soldat Fred est tombé aujourd'hui et nous sommes ses héritiers", conclut le communiqué.

Syndrome post-traumatique

Père de trois enfants, Fred Dewilde racontait comment il avait tout perdu de sa vie d'avant. Déclaré inapte, il avait perdu son travail, sa maison, puis sa compagne. Il avait livré son témoignage un an plus tard dans une BD intitulée Mon Bataclan (Lemieux). Au fil des 22 pages, l'auteur avait raconté son calvaire sur fond de dessin en noir et blanc. Une façon pour lui d'entamer sa lente reconstruction malgré ses angoisses et son syndrome post-traumatique. "Quand j'ai commencé à redessiner après le Bataclan, ça a été pour dessiner les scènes dans la fosse. C'est un exutoire, une psychanalyse", assurait-il en 2021 au Parisien.