Attaque au couteau dans un lycée d'Antibes : le suspect passe aux aveux, une explication confuse avancée

Attaque au couteau dans un lycée d'Antibes : le suspect passe aux aveux, une explication confuse avancée Mercredi 10 septembre, un jeune homme a attaqué au couteau dans un lycée d'Antibes un élève et une enseignante. Il a été mis en examen et a reconnu les faits, assurant avoir entendu des "voix".

Mercredi 10 septembre, vers 14 heures, un jeune Turc de 18 ans, nommé Rodi. A, s'est introduit dans le lycée horticole Vert d'Azur d'Antibes, dans les Alpes-Maritimes et a attaqué avec un couteau de cuisine un élève et une enseignante. Connaissant les lieux en tant qu'ancien élève, il a remonté l'allée centrale et serait passé aux toilettes pour prendre un tranquillisant contre l'anxiété. Il s'en est ensuite pris à un élève de 16 ans et a donné trois coups de couteau à une enseignante de 52 ans présente dans la cour. Les élèves se sont alors retrouvés confinés. Un agent technique, armé d'une perche, a contraint l’agresseur à fuir. Il a été rejoint par un autre membre du personnel et par le proviseur, avant l'intervention des forces de l'ordre.

Les deux victimes ont été hospitalisées. La lycéenne souffre de blessures légères au niveau du visage alors que la professeure d'anglais serait gravement blessée, mais ses jours ne sont pas en danger. Suite à ce drame, le lycée reste fermé jusqu'à lundi et une cellule d'urgence médico-psychologique a été ouverte. Une enseignante interrogée par Nice-Matin déplore le manque de sécurisation dans l'accès à l'établissement : "Le lycée horticole fait 10 hectares et est ouvert aux quatre vents. Cela fait des années que l'on demande la sécurisation du portail d'entrée".

Le suspect a été placé en garde à vue puis a été mis en examen pour "tentative d'assassinat" et "introduction armée dans un établissement scolaire" ce vendredi 12 septembre, a annoncé le parquet de Grasse lors d'une conférence de presse. Il a été présenté au juge des libertés et placé en détention provisoire. S'il est jugé responsable de ses actes, il risque une peine pouvant aller jusqu'à la réclusion criminelle à perpétuité.

Des aveux surprenants et un profil inquiétant

Il serait déjà passé aux aveux, reconnaissant les faits devant les forces de l'ordre. Le jeune, qui était sous traitement au moment des faits, a dit aux enquêteurs que des "voix" lui seraient apparues, lui provoquant une anxiété grandissante. "Tout indique qu’il était animé d’une volonté mortifère. Il a pointé à plusieurs reprises la lame vers lui, expliquant entendre des voix et ne pas pouvoir se contenir", a précisé le procureur de Grasse, Eric Camous. 

Le suspect est connu des forces de police pour des faits "d'apologie du terrorisme". Fiché S, il avait déjà été interpellé en 2024 alors qu'il "nourrissait un projet de tuerie de masse, sans connotation religieuse" dans son lycée, rapporte Franceinfo. L'adolescent avait été placé en service psychiatrique et incarcéré entre avril et décembre dernier. Il avait été décrit à l'époque comme "très perturbé et dangereux".

L'auteur a aussi un profil d'ultra droite, la police ayant retrouvé des croix gammées à son domicile. Le parquet national antiterroriste est en train d'évaluer la situation. Sa petite-amie, décrite "dans le même délire", a aussi été placée en garde à vue ce jeudi et devrait être déférée devant le parquet. Elle aurait soutenu son passage à l'acte. Un jeune homme identifié comme complice a également été arrêté, puis remis en liberté.