Vol au Louvre : on en sait plus sur les suspects arrêtés, la police les connaît bien

Vol au Louvre : on en sait plus sur les suspects arrêtés, la police les connaît bien Deux hommes ont été placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur le "casse" du Louvre. Alors que le butin estimé à 88 millions d'euros n'a toujours pas été retrouvé, on en sait davantage sur leur profil.

Samdi 25 septembre 2025, deux suspects ont été interpellés, puis placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête en cours pour “vol en bande organisée” et “association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime”, menée par la brigade de répression du banditisme de Paris (BRB) et l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) après le "casse du siècle" du 19 octobre dernier au musée du Louvre. Selon les informations de BFMTV, de l'ADN a été retrouvé sur les lieux du casse, "déterminant" dans l'identification de l'un des deux malfaiteurs arrêtés.

Justement, d'après Le Monde, l’un des deux suspects est de nationalité française, l’autre a la double nationalité franco-algérienne. Il a été interpellé samedi aux alentours de 22 heures par la BRB et la brigade de recherche et d’intervention à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle tandis qu’il s’apprêtait à prendre un vol pour l’Algérie. Le deuxième suspect a été interpellé à Aubervilliers. Agés d’une trentaine d’années, les deux hommes étaient connus des services de police pour des vols sophistiqués, précise une source au Monde. Selon les informations de BFMTV, les deux hommes sont originaires d'Aubervilliers en Seine-Saint-Denis. "Les deux suspects étaient dans le radar des enquêteurs depuis plusieurs jours avant leur interpellation", précise la chaîne info. En revanche, on ignore à ce stade pour quel type de faits ils étaient déjà connus.

Pour rappel, jeudi 23 octobre, plus "de 150 prélèvements de traces ADN, papillaires et autres ont été réalisés" sur les lieux du vol de bijoux, indiquait la procureure de la République de Paris Laure Beccuau, auprès de Ouest-France. "Soit on travaille avec des traces riches - du sang, de la salive, du sperme -, soit on travaille avec des traces pauvres, c'est-à-dire par exemple des traces d'ADN de contact, un peu à l'aveugle, sur des supports susceptibles d'avoir été touchés par un mis en cause", précise au micro de BFMTV Perrine Rogiez-Thubert, commandante de police scientifique à la direction de la police judiciaire.

À l'hure actuelle, "aucune piste n’est écartée" et "si tous les éléments relèvent de la criminalité organisée, rien ne permet en revanche d’établir de parallèle avec les neuf dossiers d’ingérence déjà connus du parquet de Paris", souligne le parquet auprès de BFMTV. Plusieurs pistes restent à l'étude : un collectionneur comme commanditaire, une "vente à la découpe" des joyaux prévue par les auteurs ou encore la complicité interne à l'intérieur du musée.

Des bijoux introuvables, 88 millions d'euros de butin

Au total, huit biens avaient été dérobés et deux autres retrouvés dans la galerie Apollon qui abrite la collection royale de gemmes et les diamants de la Couronne de France, avait annoncé le ministère de la Culture. La couronne de l'impératrice Eugénie avait été retrouvée à proximité du musée parisien, endommagée. Le bijou serait "assez endommagé par l’extraction de la vitrine. Le département des objets", avait indiqué la présidente-directrice du musée du Louvre, Laurence des Cars, lors de son audition devant la commission de la culture au Sénat. Un deuxième bijou a, lui, été retrouvé dans la salle où a eu lieu l'effraction. Selon l'estimation faite par la conservatrice du musée et révélée mardi soir par la procureure de la République de Paris, le butin s'élèverait à 88 millions d'euros.

Parmi les huit objets volés, ont été répertoriés : le diadème de la parure de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense, un collier de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense, une boucle d'oreille issue d'une paire de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense, un collier en émeraudes de la parure de Marie-Louise, une paire de boucles d'oreilles en émeraudes de la parure de Marie-Louise, une broche dite broche reliquaire, un grand nœud de corsage de l'impératrice Eugénie et un diadème de l'impératrice Eugénie.

"L'inquiétude, ce sont les bijoux, le butin que l'on cherche à retrouver, il y a plus d'une centaine d'enquêteurs, tout est mis en oeuvre. Je ne ferai aucun commentaire sur l'enquête, elle progresse", déclarait la semaine passée le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez. Les bijoux volés ont une place importante dans l'histoire de France, ils n'ont pas simplement une valeur marchande. "C'est évidemment très cher", mais "c'est surtout une valeur inestimable au point de vue du symbole et de l'importance historique", explique Didier Rykner, fondateur et directeur de La Tribune de l’art, dans les colonnes de France Info. "Le seul moyen d'écouler et de blanchir la pièce serait effectivement, ce qui est pour nous le cauchemar absolu, de dépecer les objets, de les dessertir, de retailler les diamants. Mais là, ça nécessite des complicités qui, à mon avis, vont hésiter à se mêler à cette opération", craint Me Alex Giquello, président de Drouot auprès du média.

Dimanche 19 octobre au Louvre, rappel des faits

Un "commando de quatre personnes" est suspecté d'être l'auteur du cambriolage du Louvre a fait savoir le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, au micro de France Inter dès le dimanche 19 octobre. Le locataire de la place Beauvau a précisé que le braquage s'était déroulé en seulement sept minutes et que personne n'a été blessé lors des vols. "Ils ont dérobé des bijoux qui ont une vraie valeur patrimoniale, une valeur patrimoniale inestimable", a-t-il ajouté. Ces quatre personnes sont celles "qui ont amené la nacelle au pied de la fenêtre, avant de forcer" la vitre du musée du Louvre, a déclaré dimanche la procureure de Paris, Laure Beccuau, précisant que les enquêteurs "ont des images de vidéoprotection du musée" et de la Ville de Paris. Les malfaiteurs ont pris la fuite avec le butin à bord de plusieurs scooters Tmax, mais ils ont laissé derrière eux plusieurs éléments pouvant être clés.

Alors que le vol s’est déroulé en seulement quelques minutes, la fuite des braqueurs, a pu être filmée par un témoin de la scène. Sur une vidéo qui dure une trentaine de secondes et que Le Parisien relate, on peut ainsi y voir les voleurs sortir du musée du Louvre en utilisant le monte-charge qu’ils avaient utilisé auparavant pour s’introduire dans le bâtiment. Les deux hommes, habillés tout de noir, portent un gilet jaune pour l’un, et un casque de moto pour le second. Paraissant visiblement calme sur les images, les deux individus prennent place sur un scooter afin de prendre la fuite après avoir tenté de mettre le feu au monte-charge, sans y parvenir. "Ils vont quitter, ils vont quitter", peut-on également entendre de la part de la personne qui filme la scène avant que ce dernier n’indique que la police est en train d’arriver sur les lieux du vol, sirène hurlante.

Les enquêteurs ont également mis la main sur plusieurs éléments ayant été utilisés par les malfaiteurs selon les informations du Parisien : un casque de moto et un gant. Autant d'indices qui pourraient permettre de retrouver les coupables. D'autres éléments devant servir au vol et à la destruction des traces ont également été retrouvés indiqué TF1 Info : deux disqueuses, un chalumeau, une couverture, un talkie-walkie ou encore un bidon d'essence. Les malfaiteurs avaient a priori en tête d'incendier la nacelle leur ayant permis de pénétrer le Louvre.

Le propriétaire de la nacelle a également été retrouvé. L'engin a été mis en vente sur Le Bon Coin par une société de la ville de Louvres, dans le Val-d'Oise. Plusieurs hommes se seraient présentés comme de potentiels acheteurs et auraient menacé l'employé chargé de vendre la nacelle avant de repartir avec l'engin. Le vol a été signalé neuf jours avant le cambriolage avec un message sur les réseaux sociaux. L'enquête a permis de confirmer que la place d'immatriculation de l'engin avait été changée et les logos de l'entreprise effacé.

Un dispositif de sécurité inadapté et insuffisant

Selon un rapport de la Cour des comptes, des retards "considérables" et "persistants" dans la mise aux normes des installations techniques du musée du Louvre sont pointés du doigt. Dans le secteur Denon - où se trouve la Galerie d’Apollon - un tiers des salles ne dispose d’aucune caméra de surveillance. "Les montants engagés sont de faible ampleur au regard des besoins estimés" et "une tendance à faire du lancement des travaux une variable d’ajustement budgétaire" est dénoncée. Malgré un budget annuel de fonctionnement de 323 millions d’euros, la sécurité n'a pas été suffisante pour mettre à mal les malfrats. Ce rapport, qui sera publié début novembre et qui est cité par France Info, précise que dans un autre secteur du musée, le Richelieu, "les trois-quarts des salles sont dépourvus d’équipement de vidéosurveillance".

"Il y a quelques caméras périmétriques, mais qui sont vieillissantes (...), le parc est très insuffisant, ne couvre pas l’ensemble des façades du Louvre, et malheureusement du côté de la galerie d’Apollon" où a eu lieu le vol, "la seule caméra est posée en direction de l’ouest et donc ne couvrait pas le balcon concerné par l’effraction", a déclaré Laurence des Cars, la présidente-directrice du musée, auditionnée au Sénat le mercredi 22 octobre 2025. Si "les vitrines installées en décembre 2019 représentaient un progrès considérable en termes de sécurité, tant le degré d’obsolescence des anciens équipements était avéré", en revanche, "elles répondaient à un type d'action, une attaque par arme, et non pas aux matériaux lourds qui ont été utilisés pour le drame de dimanche dernier", a-t-elle reconnu devant les sénateurs lors de son audition.

Dernières mises à jour

15:48 - Dans une tribune, les plus grands musées du monde au soutien du Louvre

Plus de 50 dirigeants de musées internationaux défendent ce lundi dans le journal Le Monde la mission d’ouverture des institutions culturelles, après le "casse du siècle" survenu au Louvre, le 18 octobre dernier. Le cambriolage du Louvre fragilise la "mission fondamentale" des musées qui ont vocation à partager "l’héritage commun de notre humanité" sans se transformer en "coffres-forts", estiment 57 dirigeants de grandes institutions muséales. Patron du British Museum de Londres, du Musée national du Prado à Madrid ou encore du centre Pompidou à Paris, l'avis est unanime : il s'agit de "l’une des plus grandes craintes des professionnels de musée", peut-on lire dans la tribune.

10:45 - Les deux suspects originaires d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis)

Selon les informations de BFMTV, les deux hommes interpellés samedi 25 octobre, suspectés de faire partie des auteurs "principaux" du casse du siècle, sont tous deux originaires d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). "Les deux suspects étaient dans le radar des enquêteurs depuis plusieurs jours avant leur interpellation", précise la chaîne info. En revanche, on ignore à ce stade pour quel type de faits ils étaient déjà connus.

08:30 - Deux hommes en garde à vue

Deux suspects ont été interpellés, puis placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête en cours pour "vol en bande organisée" et "association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime", menée par la brigade de répression du banditisme de Paris (BRB) et l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) après le "casse du siècle" du 18 octobre dernier au musée du Louvre.

D'après le journal Le Monde, l’un des deux suspects est de nationalité française, l’autre a la double nationalité franco-algérienne. Il a été interpellé samedi aux alentours de 22 heures par la BRB et la brigade de recherche et d’intervention à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle tandis qu’il s’apprêtait à prendre un vol pour l’Algérie. Le deuxième suspect a été interpellé en Seine-Saint-Denis. Agés d’une trentaine d’années, les deux hommes étaient connus des services de police pour des vols sophistiqués.