Brigitte Macron : la demande outrancière des prévenus pour mettre fin aux rumeurs transphobes
- Dix personnes sont jugées ce lundi 27 et ce mardi 28 octobre 2025 au tribunal correctionnel de Paris pour le cyberharcèlement sexiste contre Brigitte Macron. Accusées d'avoir proférer des insultes sur la Première dame, son genre et sa sexualité, elles encourent toutes jusqu'à deux d'emprisonnement.
- La Première dame fait l'objet de rumeurs attestant qu'elle est une femme transgenre née homme sous le nom de Jean-Michel Trogneux, le nom du frère de Brigitte Macron. Des fausses informations qui circulent depuis 2017, mais qui ont gagné en ampleur en 2020.
- Les dix prévenus sont huit hommes et deux femmes, âgés de 41 à 60 ans. Aucun n'a d'antécédents judiciaires. La plupart sont des anonymes, mais certains sont des profils influents au sein de la sphère complotiste comme le propriétaire du compte X "Zoé Sagan" ou la "médium" connue sous le nom d'Amandine Roy.
- Les sept prévenus présents et les deux représentés par leurs avocats se sont exprimés à la barre lundi plaidant l'humour, "l'esprit Charlie" pour expliquer leurs dires, se dédouanant de tout harcèlement. Lun d'eux a toutefois a été mis face à ses contradictions alors qu'il évoquait "l'esprit Charlie" tout en expliquant vouloir "informer".
- Certains des prévenus ont demandé la publication de "photos" de Brigitte Macron "enceinte" ou de "quelques photos d'enfance". Ils estiment que ces images auraient permis au couple Macron de "tuer dans l'oeuf" les fausses informations sur la prétendue transidentité de la Première dame.
- Brigitte Macron n'assiste pas au procès, mais sa fille Tiphaine Auzière doit s'exprimer à la barre ce mardi 28 octobre.
12:06 - Le couple Macron "remet une pièce dans la machine"
Comme d'autres prévenus, Aurélien Poirson-Atlan se considère comme une victime de l'affaire et d'un "cyberharcèlement inversé" pour ses messages à l'encontre de Brigitte Macron. Il estime que les personnalités publiques doivent être ouvert à la critique et assure que "si demain, [il était] marié avec la future Présidente de la République, [il] accepterai[t] la critique". Il ajoute que le couple Macron "remet une pièce dans la machine" et alimente la polémique autour des rumeurs de transidentité en attaquant en justice, surtout "lorsqu'on connaît le bistrot numérique" que sont les réseaux sociaux.
12:02 - La justification alambiquée de l'auteur de Zoé Sagan sur les rumeurs contre Brigitte Macron
Le prévenu Aurélien Poirson-Atlan semble effectuer une dissociation entre sa personne et le personnage de "Zoé Sagan" au nom de qui ont été écrites les insultes à l'égard de Brigitte Macron. Il explique que les messages de Zoé Sagan sont le fruit de "l'intelligence artificielle" qu'il aurait nourrie des fausses informations sur la Première dame. Il assure au président "relire" et "valider" les messages qu'il poste au nom de son personnage, mais ne pas forcément les "cautionner". Il ajoute que Zoé Sagan est une oeuvre "d'infofiction" qui "traite de tous les sujets d'actualité."
11:33 - Le prévenu "Zoé Sagan" nie le harcèlement et évoque un droit à la satire
C'est maintenant Aurélien Poirson-Atlan, prévenu connu pour être le propriétaire du compte "Zoé Sagan" sur les réseaux qui est à la barre. Accusé d'avoir pris part au harcèlement de Brigitte Macron, il indique ne pas avoir "l'impression d'avoir fait preuve de cyberharcèlement" et s'estime comme "un satiriste" qui ne peut et ne doit pas être "privé de sa liberté". Avec son compte sur les réseaux sociaux, il explique avoir un rôle de média satirique à l'instar du Gorafi et avoir un "coup d'avance" rapporte le journaliste Victor Mottin, notamment en recourant à l'intelligence artificielle dont il estime être un "éditeur".
Concernant ses relations avec la sphère complotiste, il regrette d'être considéré comme tel ou d'être associé à des personnalités influente du milieu comme l'antisémite Alain Soral alors que "son grand-père à libérer les camps" et affirme n'avoir jamais rencontré Xavier Poussard, auteur du livre "Devenir Brigitte". Il se décrit comme une personne plutôt de gauche prenant exemple sur Juan Branco.
11:06 - Des messages postés "sans réfléchir" et sans vérifier l'information
Le prévenu Jean-Luc M. justifie ses messages par des réactions "à chaud" et reconnaît reposter des messages parfois "sans réfléchir" et sans vérifier les informations. Il dit par exemple avoir pu diffuser une photo truquée de Brigitte Macron. S'il ne conçoit pas ses messages comme du harcèlement, il reconnaît qu'il n'aurait pas partagé de tels propos sur un membre de sa famille.
10:51 - L'audience reprend avec un nouveau prévenu à la barre
Le procès pour le cyberharcèlement de Brigitte Macron a repris ce matin. Un nouveau prévenu, Jean-Luc M., est entendu pour ses propos injurieux et graveleux que la Première dame. Cet homme qui est adjoint au maire d'une commune de Saône-et-Loire, ne "conçoit pas" être responsable de "harcèlement" rapporte le journaliste Victor Mottin. Il évoque des "ragots" et des "plaisanteries de mauvais goût" et utilise lui aussi l'excuse de l'humour, de "l'esprit Charlie" et d'opinions partagées spontanément. Interrogé sur sa fonction d'élu, il estime que ses propos ne sont "pas forcément incompatible et antinomique" avec les valeurs de la République. Enfin, il dément toute "intention de nuire".
Parmi les propos de Jean-Luc M. des commentaires sur le sexe et la sexualité de Brigitte Macron qu'il décrit comme "monté [sic] comme un cheval". Il qualifie aussi la Première dame de "vieux pédo" et de "pédophile" pour sa relation avec Emmanuel Macron. "First lady boy", "vieux singe" ou "monstre d'orgueil" sont d'autres insultes utilisées. Il alimente aussi la théorie selon laquelle Brigitte Macron serait son frère Jean-Michel Trogneux ayant changer de genre.
10:04 - La fille de Brigitte Macron doit s'exprimer ce mardi
Brigitte Macron, absente du procès hier, ne devrait pas être présente ce matin non plus. Elle ne peut donc pas s'exprimer en tant que victimes. Mais une de ses proches, sa fille Tiphaine Auzière, doit prendre la parole durant l'audience ce mardi. Elle devrait exposer le point de vue de sa mère et évoquer tous les désagréments et les souffrances que les fausses informations sur une prétendue transidentité ont causé à sa famille.
09:53 - Les prévenus se disent victimes d'une affaire "disproportionnée"
Parmi les prévenus au procès du cyberharcèlement contre Brigitte Macron, plusieurs ont dit ne pas comprendre le fait d'être tenus en partie responsable dans cette affaire. Ils estiment que Brigitte Macron n'est pas une victime de leurs messages postés sur les réseaux puisqu'il y a peu de chances pour qu'elle les ait lus, selon eux. Et quand bien même d'après Jérôme A : "Monsieur et Madame Macron, ils savent qu'il y a des millions de tweets journaliers qui les critiquent, ils ne peuvent pas être choqués par ça", estime à son tour Jérôme A.
Certains mis en cause vont jusqu'à s'estimer davantage victime que la Première dame. "Il y a une disproportion entre ce qu'il s'est passé et ce que j'ai vécu. C'est une expérience que je ne souhaite à personne", a déclaré Jean-Christophe D, fragile. Même chose pour Delphine J., plus connue sous le pseudo d'Amandine Roy, qui dépeint une situation compliquée depuis le début de l'affaire et une forme de harcèlement à son encontre. "Chacun a le droit à sa vie privée. Mais on ne peut pas faire comme si on n'avait pas devant nous une justiciable qui avait utilisé à outrance les médias, en leur vendant l'intimité de son couple afin d'en obtenir un avantage politique", a renchérit Me Luc Brossollet, l'avocat d'un prévenu.
09:24 - Les prévenus demandent des photos de Brigitte Macron
Parmi les prévenus accusés d'avoir participé au harcèlement de Brigitte Macron en colportant les rumeurs sur sa prétendue fausse identité, plusieurs ont dit avoir des doutes légitimes et ont estimé avoir le droit de les partager sur les réseaux. Ces mêmes personnes ont ajouté que les rumeurs auraient pu prendre fin très vite si la Première dame avant publier des "photos d'elle enceinte, des photos d'enfance". Une demande de preuves renouvelée : "Quelques photos et l'affaire serait terminée. A un moment, on se demande vraiment pourquoi ils [Brigitte et Emmanuel Macron] n'ont pas tué la rumeur dans l'œuf", a déclaré Jérôme A., un des prévenus.
Le couple Macron a prévu de fournir des preuves scientifiques du genre de Brigitte Macron, dont des photos, dans le cadre de la procédure intentée contre l'influenceuse américaine Candace Owens, mais pas en vue de ce procès.